Jeux traditionnels, artisanat local, chants populaires... les Touaregs de l'Ahaggar ont fêté authentiquement leur culture. Tam s'est faite belle, très belle pour célébrer, chez elle, pour la première fois, le festival du Sahara. Durant quatre jours, la capitale de l'Ahaggar s'est parée de ses couleurs festives et de la gaieté qu'on lui connaît, pour renouer, à vrai dire, avec un passé qui a fait d'elle, des années durant, le carrefour par excellence des civilisations, aussi bien maghrébine que «porte-africaine». Ses principales places et artères se sont transformées pour l'occasion en de véritables palettes de la culture targuie. On y voit, chaque jour, déambuler des troupes folkloriques jouant, au grand air, tantôt les airs du Tamashek, tantôt de Takuba et du Tindi...alors que dans les espaces sablonneux et les grandes superficie de la ville, s'animaient, à la joie des Touaregs, des jeux traditionnels ressuscitant ainsi des pratiques millénaires que les vicissitudes du temps ont fait, hélas, oublier comme la course des chameaux qui a eu lieu, jeudi et vendredi derniers, à Oued Sersouf, à l'est du centre-ville en présence des ministres du Tourisme et de l'Information, MM.Mohamed Seghir Kara et Boudjemaâ Haïchour. Une aubaine pour des centaines de familles qui se sont massivement ruées pour reprendre goût avec le sport camelin qui faisait lui aussi, jadis, la notoriété de la culture des hommes bleus. De l'autre côté de la ville, s'est ouvert, à la Maison de jeunes, le salon de l'artisanat dans lequel chacune des quatorze wilayas participantes a fait étalage de son savoir-faire. De la tapisserie à la bijouterie, en passant par les décorations internes, l'on a eu droit, si ce n'était toutefois, les prix assez élevés des produits exposés, à une exposition artistique de haute facture. A la place du 1er-Novembre, où sont plantées les tentes représentant les quatorze wilayas, les orfèvres de l'artisanat local ont les leurs avec des expositions à laquelle aussi bien les habitants de Tamanrasset que les touristes se sont donnés à coeur joie. Les scientifiques et les «fous» du désert se sont donné rendez-vous, eux aussi, à la Maison de la culture pour animer un colloque international intitulé «L'homme, le Sahara et le développement durable». L'occasion a été, en effet, pour les spécialistes, de dresser un état des lieux de la richesse naturelle et archéologique dont regorge le Grand Sud algérien et dont la superficie est de 85% du territoire national. Nabila Bouakil et Sandra Guinand, toutes deux architectes et spécialistes du Sahara, ont, quant à elles, mis l'accent sur les enjeux autour de la valorisation du patrimoine et le développement des potentialités touristiques de ces régions. Farida Sellal, de l'association Sauver l'Imzad, a, elle, mis en avant tout un dispositif de protection du patrimoine naturel et archéologique des Tassilis et d'Ahaggar et de N'Ajjer. Le workshop sur l'investissement, prévu entre les quelques hommes d'affaires présents à Tamanrasset, n'a pas, finalement, eu lieu. Le calendrier officiel, dit-on, n'a pu permettre une telle rencontre. Du côté des officiels, le ministre du Tourisme, après l'inauguration, s'est montré plutôt satisfait de l'organisation du festival sans pour autant nier les «quelques» lacunes toutes relatives au calendrier assez réduit pour permettre l'ensemble des activités prévues. M.Mohamed Seghir Kara, de la tente où il a animé jeudi soir une conférence de presse, considère la manifestation comme étant le coup d'envoi d'une nouvelle politique du tourisme dans le Grand Sud. «Assihar Makkouren»: «fête joyeuse» en tifinagh