Il faut que cette situation soit assainie car il y va, quelque part, de l'intérêt de l'équipe nationale. L'affaire des indemnités de stage des joueurs de l'équipe nationale de football reste plus que jamais d'actualité car il ne faudrait pas attendre le dernier moment pour essayer de lui trouver une solution. C'est dans la précipitation que l'on commet le plus d'erreurs. Il faut, donc, se saisir, dès maintenant, de ce problème et lui trouver une solution car, qu'on le veuille ou non, les joueurs internationaux ne peuvent pas, continuellement, vivre de promesses. Certains trouveront qu'il est déplacé de parler argent lorsqu'il s'agit de défendre les couleurs nationales. Nul ne contestera le fait qu'il y a de l'honneur à revendiquer quand on se retrouve en équipe nationale, mais on doit reconnaître que tout effort mérite récompense. Un joueur joue pour son pays et ce pays doit savoir, en retour, récompenser ces sportifs qui donnent de leur sueur pour valoriser son image à l'échelle internationale. Au mois d'août dernier, donc bien avant que ne débute la phase de qualification de la CAN-2008, une réunion avait eu lieu en France à l'occasion du regroupement de l'équipe nationale qui se préparait à rencontrer en match amical le Gabon. Autour du président de la FAF, M.Hamid Haddadj et du responsable fédéral des équipes nationales, M.Mohamed Khelaïfia, avaient pris place les joueurs et leur staff technique. A cette époque déjà, le problème des indemnités de stage et de la prime de qualification avait été soulevé par les joueurs. En ce qui concerne le premier point, M.Haddadj avait indiqué que la fédération était tenue de se plier aux dispositions de la réglementation qui prévoyaient une indemnité journalière d'environ 15 euros (1500 dinars environ) et qu'il allait tout faire pour la revaloriser. Cette réglementation est un texte du ministère de la Jeunesse et des Sports et on remarquera que dans toute l'histoire qui a eu lieu avant le match contre le Cap-Vert, ce ministère n'a pas été cité une seule fois alors que c'est lui qui détient la solution du problème. Pour ce qui est de la prime de qualification à la CAN-2008, M.Haddadj avait dressé un tableau de la situation qui prévalait avec une fédération qui n'avait plus tellement d'argent puisqu'elle n'avait toujours pas reçu son enveloppe budgétaire de l'année 2006. En outre, il avait souligné qu'il était prématuré de parler de qualification alors que l'équipe nationale était à un point zéro en matière de compétitivité. Ce que Malek Cherad a soulevé avant le match contre le Cap-Vert n'était, en quelque sorte, qu'un rappel de ce qui s'était dit en août. Seulement, ce joueur a choisi le mauvais moment car une telle revendication ne se fait pas à la veille d'un match important. D'autant que Cherad était le joueur le moins bien placé pour «oser revendiquer». Ce garçon avait, rappelons le, abandonné ses camarades un soir de match contre le Gabon à Annaba dans une confrontation comptant pour la qualification à la Coupe du monde et à la CAN-2006, en se faisant exclure pour un acte des plus gratuits. Il avait eu, également, des problèmes lorsqu'il évoluait à Nice au point qu'il avait disparu de la scène sans donner aucun signe de vie. A l'époque, les rumeurs les plus folles avaient circulé à son sujet. Il était, par la suite, réapparu et c'est le président de la FAF de l'époque, M.Mohamed Raouraoua qui l'avait aidé à remonter la pente, notamment en lui permettant de signer à l'ES Tunis. Par ailleurs, en 2004, lors de la CAN qui s'était déroulée en Tunisie, il avait délégué son frère pour qu'on lui paie sa prime de qualification, sans quoi il ne jouerait pas le dernier match de poule contre le Zimbabwe, prime qui lui avait été versé, selon M.Raouraoua. Un peu plus tard, à l'occasion d'un match contre le Rwanda, il avait récidivé et exigé qu'on lui paie des indemnités de stage conséquentes. Cherad a parfaitement le droit de parler argent surtout qu'il affirme qu'il a une famille à nourrir, mais le faire juste avant un match important est, quelque part, inacceptable. En tout cas, il vient de payer pour son acte puisqu'il ne mettra pas les pieds en équipe nationale de sitôt. On peut même dire qu'il a échappé de peu à la radiation à vie de cette équipe nationale car si la FAF avait proposé cette sanction au MJS, celui-ci n'aurait pas hésité à l'entériner, s'est-il dit. Cherad a, d'autre part, soulevé le problème de l'assurance des joueurs lorsqu'ils se blessent. Il s'agit là d'une autre revendication tout à fait légitime et selon ce que nous savons, la FAF a depuis longtemps choisi de protéger les internationaux en cas de coup dur. Elle a, donc, contracté une assurance pour chaque sélectionné, cela en dehors du fait que la Fifa indique que si un joueur se blesse, sa prise en charge est assurée par son club. C'est ainsi que lorsqu'un joueur vient en équipe nationale d'Algérie et se blesse, il perçoit, chaque jour, pendant toute la durée de son indisponibilité la somme de 350 euros (35.000 dinars). Si la blessure est plus grave et que pour cela, le joueur doit arrêter sa carrière il recevra une prime de 600.000 euros (60 millions de dinars). Et puis, en cas de décès, les ayants droit percevront la somme de 2 millions d'euros (200 millions de dinars). Ces chiffres font ressortir que les joueurs n'ont pas tellement à se plaindre sur le sujet. Nadir Belhadj, qui s'était fracturé un doigt de la main lors du match amical contre la Libye, ce qui avait nécessité une intervention chirurgicale et une courte mise au repos, recevra, nous a-t-on affirmé, son dû dès qu'il enverra aux services de la FAF un certificat médical attestant la période d'indisponibilité. L'épisode Malek Cherad est maintenant terminé. Il faut tourner la page et se concentrer sur les futures échéances de l'équipe nationale. Ce qui s'est passé à l'hôtel Hilton le jeudi précédent, le match contre le Cap-Vert a contribué à perturber l'équipe nationale et tout doit être fait pour qu'une nouvelle situation de ce genre ne se répète pas. La FAF doit se montrer persuasive auprès des pouvoirs publics pour la révision des indemnités journalières. Il n'est pas acceptable qu'un Algérien touche 15 euros par jour quand son collègue de Tunisie ou du Maroc en perçoit presque 10 fois plus. Il y va, quelque part, de l'intérêt de l'équipe nationale.