Si au MSP on affirme que les choses marchent comme il se doit, au RND c'est le mécontentement. La date butoir de la confection des listes électorales, pour les élections législatives du 17 mai prochain, a expiré hier, 1er avril, à minuit. La remise des listes au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales se fera à partir d'aujourd'hui. Hier matin, au siège du Mouvement de la société pour la paix (MSP), à 10h, les choses ont déjà été mises au point. Aux alentours de la bâtisse faisant office de siège du MSP, sise à El Mouradia, on ne décèle aucune trace inhérente aux élections. On ne retient aucun va-et-vient, ni même les habituels aller-retour des responsables qu'on observait en de pareilles occasions. Les escaliers, menant à l'intérieur du siège, sont déserts. A l'entrée, quelques militants du parti discutent autour d'un café expresso. «Notre parti a décentralisé ses activités» remarque l'attaché de presse auprès du Mouvement de la société pour la paix. Dans le bureau silencieux de la cellule de communication, parviennent des fragments de versets coraniques diffusés par une chaîne. «Le vrai travail se fait au niveau des wilayas. Quant au siège du bureau national, on ne reçoit que les recours» précise notre interlocuteur. Selon ce dernier, depuis le début de la confection des listes électorales, le MSP n'a enregistré que cinq recours. «C'est pour vous dire que tout va bien au sein de notre mouvement» se réjouit l'attaché de presse du MSP. Il ne va pas en outre sans faire remarquer le fait que dans chaque wilaya, une ou deux femmes ont présenté leur candidature aux prochaines joutes électorales. Il faut dire, dans ce sens, que ce n'est que ces dernières années que les partis politiques en Algérie ont découvert l'apport de la femme dans les élections. Néanmoins, au niveau du MSP, on affirme qu'un travail de titan a été réalisé pour les prochaines échéances électorales. «Nous visons toutes les couches de la société» affirme l'attaché de presse du parti. Pour ce faire, «nous avons opté à ce que chaque candidat soit issu de la wilaya où il se présente» constate notre interlocuteur comme pour donner une différence de taille qui distingue le MSP des autres partis. Pour le moment, le parti de Boudjerra Soltani croit dur comme fer qu'il saura mener de front la campagne électorale et résister ainsi à la rude concurrence qui lui sera livrée par les autres formations politiques. Toutefois, le vrai talon d'Achille qui le bloque est la fraude. «C'est justement pour cette raison-là que notre Mouvement demande la révision de la loi électorale» rappelle notre interlocuteur. Changement de cap. On «monte» à Ben Aknoun. Direction, le siège du Rassemblement national démocratique (RND). Devant la somptueuse villa, sise en face de la faculté de droit, des policiers, en tenue, surveillent les lieux. A l'entrée, le réceptionniste nous fait savoir qu'aucun responsable du parti n'est présent. «Les responsables sont dehors. Ils travaillent...» nous fait savoir le préposé à la réception. Les responsables de ce parti étaient injoignables durant toute la journée d'hier. Selon certaines indiscrétions, la grogne commence, d'ores et déjà, à s'installer au sein du parti de Ouyahia. Dans la wilaya de Boumerdès, des sources affirment que la liste finale des candidats a fait quelques mécontents et que certains candidats ont été écartés, à la dernière minute, de la course. Il est de même dans la wilaya d'Oran. Ainsi, au RND, les élections législatives ne sont autre qu'un accouchement par césarienne.