La chaîne thématique «La Télévision du savoir» sera opérationnelle dans les prochains mois. Le ministère de l'Education nationale veut mettre les bouchées doubles pour réussir sa stratégie nationale de lutte contre le phénomène de l'analphabétisme. Un programme d'action a été tracé, à cet effet, sur une période de 10 ans et pour lequel une enveloppe budgétaire estimée à 50 milliards de dinars a été dégagée. Il sera lancé à partir de septembre 2007. Le département de M.Boubekeur Benbouzid oeuvre, à travers cette stratégie, à réduire de 50% le nombre d'analphabètes estimé en 2005, à 6400.000 personnes (un taux de 21,3%), pour parvenir à l'éradication de ce fléau en 2016. «En dépit des résultats enregistrés jusqu'à maintenant, beaucoup reste à faire encore», estime M.Benbouzid, qui s'exprimait lors de l'ouverture du séminaire tenu, hier à Alger, sur la préparation des conditions de mise en oeuvre de cette stratégie. Les actions d'alphabétisation viseront l'ensemble des analphabètes, mais la tranche d'âge comprise entre 15 et 49 ans est retenue comme prioritaire. Un intérêt particulier sera accordé aux femmes et aux populations des zones rurales. Les actions d'alphabétisation cibleront en priorité les 28 wilayas qui se situent en dessous du taux national et plus particulièrement les 10 wilayas qui enregistrent des taux supérieurs à 40%, à savoir Djelfa, Tissemsilt, Tamanrasset, Aïn Defla, Médéa, Chlef, Khenchela, Tiaret, Illizi et Relizane. A Alger, le taux est estimé à 17%. Les groupes d'apprenants seront constitués de 20 personnes au maximum. Les contenus seront axés sur les langages fondamentaux. Pour le ministre, l'alphabétisation est l'affaire de tous. «La stratégie nationale d'alphabétisation retient comme principe l'élargissement de la responsabilité de la lutte contre ce phénomène à tous les secteurs concernés de l'Etat, en l'occurrence les ministères sans exception, à la société civile et aux ONG», précise le ministre. A ce propos, le responsable du département de l'Education nationale a annoncé que cinq avant-projets de textes destinés à encadrer l'action d'alphabétisation sont à un stade avancé et seront promulgués avant l'été prochain. Il s'agit d'un décret présidentiel qui institue expressément l'obligation de contribuer à l'alphabétisation pour toutes les parties concernées. En vertu de ce décret, toutes les institutions concernées seront jugées chaque fin d'année sur les résultats de la prise en charge de ce fléau, appliquée dans le cadre de la stratégie nationale d'alphabétisation. Quatre autres décrets exécutifs seront aussi promulgués. Ainsi, toute institution a un rôle à jouer pour mettre en oeuvre cette politique. Il s'agit de mobiliser les établissements, les mosquées, les centres culturels islamiques, les Maisons de jeunes et de culture. Le ministère de l'Intérieur apportera sa contribution en instruisant les collectivités locales pour assister les structures et les associations impliquées dans la réalisation de ce programme. Quant au ministère de la Solidarité nationale, il mettra des universitaires qui seraient chargés de l'encadrement des activités du programme. Le ministère de la Communication jouera, aussi, un rôle de premier plan en ouvrant les médias publics nationaux et locaux sur le plan de la communication sociale. Sur ce chapitre justement, M.Benbouzid a annoncé le lancement, dans trois ou quatre mois, d'une chaîne thématique, baptisée «La Télévision du savoir». «Cette chaîne, conçue spécialement pour les analphabètes et ce, en coopération avec les trois départements de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la communication, sera opérationnelle à partir de cette année. Les budgets ont été déjà dégagés», informe-t-il et d'ajouter: «Elle servira de support de formation pour les enseignants de l'éducation, d'une part, et présentera des cours pour réduire l'analphabétisme, d'autre part». Aussi, un programme de recrutement de plus de 300.000 enseignants par le biais d'un contrat à durée déterminée (CDD), en 10 ans, est inscrit. M.Benbouzid indique dans ce sens que 150 milliards de centimes sont dégagés annuellement par son département au profit de celui de l'enseignement supérieur pour la formation des enseignants.