Le problème des retards dans l'application est d'ordre pratique seulement. Bonne nouvelle pour les travailleurs: les conventions de branche, dans leur totalité ont été signées par les différents partenaires de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). C'est ce qu'a annoncé, hier, le chargé des affaires économiques de l'Ugta, M.Mohamed-Lakhdar Badreddine, dans un entretien accordé à l'APS. Ce dernier a indiqué que, pour le moment, «il ne reste que l'application de ces conventions au niveau des entreprises». Il faut souligner que les travailleurs ayant placé tous leurs espoirs dans l'augmentation des salaires, ont commencé à perdre patience. Les promesses émises par les autorités quant à la révision en hausse de leurs salaires se sont avérées, à leur avis, comme de l'encre sur papier ne visant qu'à calmer une grogne sociale qui ne dit pas son nom. Cette situation a, d'ailleurs, été soulevée à moult reprises par les travailleurs des différents secteurs de production. Et la dernière en date est celle du syndicat de Giplait qui se plaignait du retard pris dans l'application des conventions de branche. Rappelons, dans ce sens, que les augmentations des salaires ont été décidées lors de la dernière tripartite (gouvernement-syndicat-patronat), qui s'est tenue au mois d'octobre dernier à Alger. Bien avant la décision finale, beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts. Les spéculations et les contre-spéculations, ponctuées par les déclarations de l'ex-chef de l'Exécutif, M.Ahmed Ouyahia, qui a écarté toute éventualité d'une quelconque augmentation salariale, allaient bon train. En fin de compte, les travailleurs ont eu gain de cause. Néanmoins, c'est l'application qui manque le plus. Dans cette optique, le chargé des affaires économiques à la Centrale syndicale, M.Badreddine, souligne que «cette situation est temporaire». Selon toute vraisemblance, les choses rentreront progressivement dans l'ordre. Mais la temporalité ne risque-t-elle pas de durer une éternité? Pour M.Badredine, qui est aussi secrétaire national de l'Ugta, le problème des retards dans l'application des conventions de branche, et, par ricochet, celui inhérent à l'augmentation des salaires, est «une affaire d'ordre pratique seulement». Cette situation est, selon lui, liée à la «disponibilité financière des différentes entreprises». Un point qui n'est tout de même pas à négliger, d'autant plus qu'il a été soulevé par plusieurs observateurs. Il convient de souligner, par ailleurs, que le secrétaire général de la Centrale syndicale, M.Sidi Saïd, avait déclaré à l'issue de la 12e rencontre tripartite, en octobre dernier, que les salaires de l'ensemble des travailleurs du secteur public connaîtront une augmentation réelle de l'ordre de 20 à 25%. Les travailleurs du secteur privé, quant à eux, doivent bénéficier d'une augmentation de 10 à 20%, suite à la signature d'une convention-cadre entre l'Ugta et les organisations patronales. Quelque quatre millions de travailleurs du secteur économique sont concernés par une augmentation des salaires dans le cadre des nouvelles conventions collectives de branche. Signalons, en outre, que cinquante deux conventions de branche étaient prévues dans le cadre des négociations entre les Sociétés de gestion des participations (SGP), le patronat et les fédérations affiliées à l'Union générale des travailleurs algériens.