Des milliers de travailleurs devront encore prendre leur mal en patience. Et pour cause, l'application des dispositions contenues dans les conventions de branches tarde à voir le jour. Pourtant, la signature de toutes les conventions, de branches est bel et bien effective, si l'on se fie aux déclarations rapportées par l'APS de Mohamed Lakhdar Badreddine, le chargé des affaires économiques à l'UGTA. "Toutes les conventions de branches, décidées lors de la dernière tripartite (gouvernement, syndicat, patronat), ont été signées", a-t-il déclaré. Sauf que les travailleurs attendent l'application de ces conventions dans l'espoir de bénéficier de l'augmentation des salaires décidée, rappelons-le, par le président de la République, le 25 juin dernier, lors de la réunion gouvernement-walis. L'UGTA est d'ailleurs consciente des lenteurs dans la mise en œuvre de ces conventions de branches. L'UGTA tient ainsi à rassurer les travailleurs. Le chargé des affaires économiques à la centrale syndicale précise en tout cas que "cette situation est temporaire", relevant au passage que beaucoup de travailleurs n'ont pas encore perçu l'augmentation décidée malgré la signature des conventions. Il faut dire que bon nombre d'entreprises justifient ce retard par les problèmes financiers qu'elles rencontrent. Pour ces entreprises, ce sont des enveloppes supplémentaires qu'elles doivent dégager. Mohamed Lakhdar Badreddine a affirmé ainsi que le retard dans l'application des conventions est d'ordre "pratique seulement" et est lié à "la disponibilité financière des différentes entreprises". Il est à rappeler que la signature des conventions de branches devait intervenir à la fin du mois de décembre dernier, selon le secrétaire général de l'UGTA. En outre, la dernière rencontre tripartite, a décidé que les salaires de l'ensemble des travailleurs du secteur public connaîtront une augmentation réelle de 20 à 25%. Quant au secteur privé, et suite à la signature d'une convention cadre, entre l'UGTA et les organisations patronales, les travailleurs doivent bénéficier d'une augmentation de 10 à 20 %. Partant de là, quelque quatre millions de travailleurs du secteur économique sont concernés par une augmentation de salaire dans le cadre de nouvelles conventions collectives de branches. Maintenant que la signature des 52 conventions de branches prévues dans le cadre des négociations entre les sociétés de gestion des participations (SGP), le patronat et les fédérations affiliées à l'UGTA, est effective, la Centrale syndicale, comme l'a toujours soutenu son patron, s'intéressera à la révision de la grille des salaires. Sidi Saïd avait déclaré que la grille des salaires établie dans les années 80, mais qui est toujours en vigueur, est obsolète. Cette grille ne permet pas aux travailleurs d'assurer leur pouvoir d'achat. Une situation qui a entraîné le départ de plusieurs cadres du secteur public vers le privé. A souligner qu'une réflexion est déjà engagée dans plusieurs départements ministériels qui travaillent en concertation avec l'UGTA pour réviser la grille des salaires