L'appel de l'Ugta devrait servir le RND qui dirige exclusivement le secrétariat national de la Centrale syndicale. L'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) a appelé, dans un communiqué diffusé hier, les travailleurs à participer massivement aux prochaines législatives du 17 mai prochain. Cet appel émane de la réunion du secrétariat national de l'Ugta, tenue hier, à la Maison du peuple. A quoi servira l'appel de l'Ugta? Va-t-il servir le parti d'Ahmed Ouyahia qui dirige, exclusivement, le secrétariat national de l'Ugta? Sinon, existe-t-il d'autres motivations à l'origine de cet appel brusque? Autant de questions qui méritent d'être posées, d'autant que l'appel de l'Ugta intervient 48 heures après l'annonce faite, jeudi, par Ahmed Ouyahia, secrétaire national du RND selon laquelle son parti vise à préserver sa position de deuxième force politique du pays à la faveur des élections législatives du 17 mai. L'abstention n'arrangera-t-elle pas le RND? Sinon, l'Ugta, une autre hypothèse qui répond à la logique de syndicat gentil, veut jouer, comme à l'accoutumée la carte du nationalisme et du serviteur intransigeant des valeurs nationales. Ce même syndicat qui semble retrouver ses accents nationalistes n'a soufflé le moindre propos sur l'actuelle députation, objet de moult reproches. Ainsi, dans le communiqué de la Centrale syndicale, il est mentionné, en appendice, l'intérêt et l'attention particulière qu'accorde l'Ugta aux prochaines législatives. «Le secrétariat national suit, avec beaucoup d'attention, la préparation des élections législatives du 17 mai 2007». Un rendez-vous qui, d'après l'Ugta, «renforce l'enracinement des valeurs démocratiques et républicaines». Le même syndicat a observé un silence radio sur le rôle du député et son devoir d'être et de servir les intérêts des travailleurs. Bref, il semble, une fois de plus, que l'intérêt politique prime sur celui du «petit citoyen» qui s'embourbe dans une crise multidimensionnelle. L'Ugta, comme pour innocenter les partants de l'APN, revient sur certains textes approuvés par l'actuelle assemblée. Le syndicat de Sidi-Saïd se félicite de la promulgation du statut général de la Fonction publique et de ses retombées, de l'ouverture des dossiers portant révision de la grille des salaires, de l'élaboration des statuts particuliers ainsi que du code du travail. Néanmoins, nul n'est en mesure d'avancer l'aboutissement de tous ces chantiers, notamment celui relatif à la revalorisation salariale qui traîne comme un boulet au pied. N'est-il pas intéressant de faire le rendement de compte avec l'actuelle assemblée avant d'élire la future?