Un spectacle-hommage de la compagnie les comédiens-voyageurs sera présenté à partir de 19h. Présenté comme «l'un des points forts des manifestations organisées à l'occasion de l'«Année de l'Algérie en France», l'entrée de Kateb Yacine à la Comédie française rendue possible grâce à un hommage à la salle Richelieu, en janvier 2003, dans une mise en scène de Marcel Bozonnet, administrateur de I'illustre maison avait, en effet, fait beaucoup parler d'elle lui. Un hommage qui avait, pour rappel, remporté un franc succès: «C'est une façon d'apporter notre soutien à un théâtre algérien en pleine renaissance malgré ses souffrances» avait lors déclaré Marcel Bozonnet. Aujourd'hui, en 2007, Alger accueille, sur initiative du Centre culturel français, Présences de Kateb. Un spectacle de la compagnie les comédiens-voyageurs qui sera étrennée ce soir, à partir de 19h par le comédien et metteur en scène, Marcel Bozonnet, en personne. Il sera accompagné par la comédienne Cécile Falcon. Ce parcours littéraire et biographique autour de ce sacré «keblout» est conçu par Mohamed Kacimi. La parole du poète, dont l'écrit a gardé la pleine puissance, circulera entre les interprètes. Aucune incarnation. Simplement réunis sur la scène comme peuvent le faire les habitants des pays ensoleillés laissant couler sur eux, tout en parlant, le bleu de la nuit, les comédiens donneront à entendre le geste d'un poète écartelé entre l'amour et le politique, entre une langue maternelle et des livres élaborés dans une grammaire officielle. Pour seule scénographie, le dessin naturel de l'écriture arabe, un chemin de lumière et quelques bancs...Les textes composant cette «veillée» sont des extraits d'oeuvres de Kateb Yacine: Le Poète comme un boxeur, 1994, Le Cercle des représailles, 1991, Le Polygone étoilé, 1999, aux éditions du Seuil, 1966, Soliloques, 1991, aux éditions La Découverte. Auteur fiévreux, poète, journaliste et romancier doublé d'un dramaturge engagé, la plume de Kateb Yacine coulante encore, vaut son pesant d'or de contestations et de réflexion à jamais oublié. Car il est aussi celui qui révolutionnera l'écriture romanesque en lui affublant son temps éclaté dans une époque encore mitigée politiquement. Ce frondeur, artiste dans le verbe et dans l'esprit, aura parcouru l'Asie et l'Europe de l'Est à la recherche de sa propre vérité, pour enfin se retrouver, peut-être, dans l'accomplissement de son art, la dramaturgie, en ressentant le besoin d'écrire «un théâtre en arabe populaire». Honni par les siens, une oeuvre décriée de son vivant, Kateb Yacine fait partie de ces poètes maudits dont la postérité se souviendra à jamais. Aussi, on ne peut ne pas avoir une pensée pour un autre rebelle, son fils, Amazigh dont la parole incisive fera date, via ce groupe mythique Gnawa Diffusion qui donnera jeudi prochain, à la Coupole son dernier concert d'adieu, avant que le groupe ne se dissolve et que chacun s'envole de ses propres ailes. Poésie dans l'air également au CCF, demain, avec un autre parcours poétique placé sous le signe «l'Orient et l'Occident de l'amour». Un voyage auquel vous êtes invités à travers les chants d'amour d'Orient et d'Occident, explorant, entre autres, les oeuvres d'Ovide, Omar Ibn Abi-Rabia, Madjnoun Layla, Abou Tammam, Ibn Zeydoun, Adam de la Halle, Ronsard, Louise Labé, Goethe, Lamartine, Mohamed Benguitoun, Verlaine, Baudelaire, Adonis, Aragon, René Char et Mohamed Darwich.