Ce n'est pas une nouveauté pour Constantine. L'antique Cirta sera, aujourd'hui, sur le devant de la scène, en accueillant pour la douzième fois, le président de la République. Pour cette année, la visite du chef de l'Etat, même si elle est devenue rituelle depuis juillet 1999, sera d'une très grande portée puisqu'elle intervient dans un contexte de psychose généralisée par les attentats meurtris de mercredi dernier. L'onde de choc provoquée par les kamikazes a été ressentie par la population constantinoise, à l'instar de l'ensemble du peuple algérien. Et c'est le moins que l'on puisse dire. Déjà, depuis jeudi, le climat est devenu lourd et les Constantinois ont remarqué le renforcement des mesures de sécurité, avec un déploiement draconien des effectifs sur le terrain. Samedi et dimanche, la population s'est habituée aux simulations exécutées par les forces de sécurité à travers les principales artères de la ville. Même si les autorités locales ont opéré avec zèle un lifting occasionnel et de circonstance, on peut dire que l'ambiance n'est pas très gaie. A vrai dire, la visite présidentielle dépassera, et de loin, le stade du protocolaire, puisqu'il est attendu que le président prononce un discours, et pas n'importe quel discours! Aujourd'hui, l'opinion publique, nationale et même internationale sera à l'écoute de Constantine. C'est indéniable. Le président Bouteflika parlera, à coup sûr, des attentats du Palais du gouvernement et de Bab Ezzouar. Les Algériens s'attendent donc à un discours plein et déterminé d'un chef d'Etat qui défendra, contre vents et marées, la politique de la paix et de la réconciliation nationale. En cette journée du 16 avril, devenue une tradition pour célébrer Youm el ilm à la cité d'Ibn Badis, tous les Algériens seront braqués sur Constantine pour écouter ce que dira le président à propos des commanditaires des attentats de mercredi et leurs desseins. Une attente qui s'inscrit dans un cadre tout à fait légitime.