L'«Alliance Républicaine», une fusion qui regroupe l'ANR, l'UDR et le MDS, a décoché, hier, à la Maison du peuple, des flèches d'une rare violence contre Louisa Hanoune et Abdelaziz Belkhadem. La patronne du PT qui «incrimine aujourd'hui une main étrangère» dans les derniers attentats terroristes d'Alger, «a été à Sant'Egedio quand la bombe du commissariat de Amirouche a fait 45 victimes et plus de 100 blessés». Le terrorisme a été vaincu militairement non pas politiquement, à en croire le secrétaire général de l'Union démocratique pour la République, Amara Benyounès. «La victoire appartient au peuple et à l'armée non pas à Belkhadem et Louisa Hanoune», tempête encore bruyamment le tribun, soutenu par ses collègues de l'«Alliance Républicaine», Rédha Malek et Houcine Ali, respectivement président de l'ANR et secrétaire général du MDS. «Il y a des gens qui tentent de transformer la victoire militaire en une victoire politique». Le terrorisme «est le résultat d'un groupe politique qui a pris les armes contre l'Etat et le peuple pour imposer une République islamique». Ainsi, le secrétaire général de l'UDR rejoint, même indirectement, le camp d'Ahmed Ouyahia qui estime que «le terrorisme n'a aucune relation avec la pauvreté». L'orateur, pris dans l'ambiance d'une foule acquise, ira encore plus loin. Il a salué «l'arrêt du processus électoral de 1992». Et d'ajouter sur sa lancée: «Nous soutenons l'armée et les patriotes qui ont pris les armes contre le terrorisme». Bien avant l'intervention véhémente de Amara Benyounès, Rédha Malek, ancien chef de gouvernement et président de l'Alliance nationale républicaine, a qualifié les derniers attentats d'«énième provocation contre l'Algérie». L'Algérie n'est ni la Somalie, ni l'Irak, encore moins l'Afghanistan, laissa entendre le président de l'ANR. «L'Algérie ne s'incline jamais devant le terrorisme intégriste», commente encore l'ancien chef de gouvernement. Face à une foule qui n'a cessé de scander «non au terrorisme», ou encore «non à l'impunité à l'islamisme assassin», Rédha Malek, coordinateur de «l'Alliance républicaine» n'a pas ménagé le camp des islamo-conservateurs. Et c'est à Amara Benyounès, en prévision des législatives du 17 mai, de dire que le boycott n'arrangera que les islamo-conservateurs. Quant à Houcine Ali, successeur contesté de Hachemi Cherif à la tête du Mouvement démocratique et social, il pense qu'il «ne peut y avoir une sécurité sans le renforcement de la lutte antiterroriste». Selon Houcine Ali, la lutte antiterroriste passe par la réforme du système éducatif qui est à la traîne. Ce même système éducatif «méprise nos véritables héros de la révolution, les laissant dans les tiroirs de l'obscurité». Dans le même sillage, le secrétaire général de l'UDR a «défié» le FLN de Abdelaziz Belkhadem, «de présenter des figures révolutionnaires mieux que nos héros qui sont dans la salle». Il a fait allusion à Louisette Ighil Ahriz, Ali Haroun et autres.