Tout en préconisant “la vigilance la plus stricte” contre le terrorisme, Rédha Malek, président de l'ANR, estime que l'éveil républicain et le rassemblement des forces démocratiques et républicaines demeurent la réplique idéale à ces attentats. Organisé dans le sillage des manifestations de protestation qui ont eu lieu dans le pays pour dénoncer les sanglants attentats d'Alger, un meeting de la coalition démocratique ANR-UDR-MDS a eu lieu, hier matin, à la Maison du peuple, siège de l'UGTA. Le rassemblement, qui a réuni plusieurs centaines de personnes dont des personnalités nationales, à l'image de Louisette Ighilahriz, Mohamed Mechati du groupe dit des 22, du Pr Chaulet et de Mohamed-Saïd Mazouzi, ancien ministre, a été l'occasion pour le trio de la coalition républicaine de condamner une nouvelle fois l'intégrisme islamiste, mais aussi et surtout le terrorisme intégriste qui continue d'endeuiller le pays. L'auteur de la très célèbre phrase “la peur doit changer de camp”, allusion au terrorisme ravageur du début des années 1980, Rédha Malek, président de l'Alliance nationale républicaine, a été le premier à ouvrir le bal lors de ce meeting pour condamner “ce fléau qui veut casser la société algérienne depuis maintenant une quinzaine d'années”. “Nous réprouvons cet acte provocateur qui a visé le Palais du gouvernement symbole de l'Etat algérien indépendant. Ceux qui s'attaquent à l'Etat algérien se trompent. L'Etat algérien ne peut pas s'incliner devant le totalitarisme intégriste”, soutient le président de L'ANR qui plaide pour une refondation républicaine de l'Etat algérien. M. Malek considère qu'“il y a eu marginalisation des forces démocratiques” et le pouvoir, selon lui, “a préféré travailler avec les intégristes et les fonctionnaires du statu quo”. Pour lui, les résultats d'une telle politique “sont connus”. Tout en préconisant “la vigilance la plus stricte” contre le terrorisme, M. Malek estime que “l'éveil républicain et le rassemblement des forces démocratiques et républicaines demeurent la réplique idéale à ces attentats, de même que la bonne utilisation des milliards des réserves de change qui doit, d'après lui, faire en sorte que les Algériens sortent de la régression et de l'obscurantisme”. Lui succédant à la tribune, Amara Benyounès, président de l'UDR, a entamé son laïus par un hommage à la moudjahida Louisette Ighilahriz avant de s'en prendre violemment au chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem et à la porte-parole du Parti des travailleurs Louisa Hanoune. “La condamnation du terrorisme par Belkhadem et Louisa Hanoune me reste en travers de la gorge. Mais, où est-ce qu'ils étaient lorsqu'en 1995 une bombe explosait au boulevard Amirouche faisant une quarantaine de morts et une centaine de blessés ? Ils étaient bien évidemment à Sant'-Egidio”, s'écrie le président de l'UDR pour qui “la victoire militaire sur le terrorisme ne doit pas se transformer en victoire politique pour l'intégrisme”. M. Benyounès se déclare même étonné “comment en 2007 on puisse continuer à s'interroger sur le “Qui tue qui ?” alors que les populations des 48 wilayas du pays sont sorties dans la rue pour dénoncer le terrorisme intégriste”. Il charge une nouvelle fois Louisa Hanoune en affirmant que cette dernière “a sillonné, en 1995, le monde pour dire que c'est l'armée qui tue en Algérie”. Le président de l'UDR a renouvelé, à l'occasion, son soutien aux généraux qui ont arrêté le processus électoral de 1991. M. Benyounès a souligné, par ailleurs, que la coalition des trois partis républicains survivra “quels que soient les résultats des prochaines législatives”, avant de lancer un appel à tous les démocrates pour aller voter massivement car, d'après lui, “le boycott signifie la victoire des islamistes qui, eux, vont aller aux urnes”. Hocine Ali, secrétaire général du MDS, a considéré, pour sa part, le meeting d'hier comme étant “le rassemblement de l'Algérie libre et démocratique”. Dénonçant les derniers attentats qui ont visé la capitale, le premier responsable du MDS a renouvelé, au nom de son mouvement, sa reconnaissance devant les sacrifices de l'armée dans sa lutte contre le terrorisme. Evoquant les différents domaines des luttes démocratiques, M. Hocine a appelé les citoyens à la mobilisation pour, dit-il, “un changement républicain et démocratique”. H. Saïdani