L'Italie, tout comme l'Espagne, est prête à convertir une partie de la dette algérienne en investissements. Les deux parties ont d'ailleurs procédé, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères, à un échange de lettres pour introduire les clauses de conversion. L'accord, qui sera signé «incessamment», porte, dans un premier temps, sur un montant variant entre 84 et 86 millions d'euros, selon l'ambassadeur d'Italie, M.Romualdo Bettini. Cette somme sera augmentée par la suite et atteindra 10% de la dette algérienne contractée auprès de l'Italie et consolidée auprès de l'institution financière le Club de Paris, soit 220 millions de dollars. «Une fois l'accord de conversion signé entre l'Italie et l'Algérie, ce taux de conversion pourra être relevé au maximum par la partie italienne jusqu'à 30% de la dette rééchelonnée», a déclaré l'ambassadeur. L'investissement, a-t-on signalé, concernera uniquement des projets à haute valeur sociale. Il s'agit notamment d'investir dans le secteur de la santé, de l'éducation, de l'environnement et de l'eau. Les Italiens espèrent, toutefois, que cette opération ouvrira la voie à une conversion de la dette en investissements directs dans «des secteurs plus économiques», en particulier dans la petite et moyenne entreprises. «Les conditions macroéconomiques sont bonnes et les perspectives sont excellentes», a-t-il ajouté pour ensuite attester de la volonté échouée de son pays de devancer les autres pays créanciers de l'Algérie dans l'opération de conversion, regrettant ainsi que ce soit l'Espagne qui l'ait «inaugurée». Pour rappel, un accord de conversion de 40 millions de dollars a été conclu samedi dernier entre le ministre délégué au Trésor et à la Réforme administrative et le secrétaire d'Etat espagnol au commerce et au Tourisme. Ce montant, souligne-t-on, pourrait ensuite atteindre 110 millions de dollars, c'est-à-dire 10% de la dette réechelonnée estimée à près de 1,1 milliard de dollars sur une dette totale de 1,5 milliard de dollars. Sur cette dette convertie, l'Espagne en effacerait 44%. D'autres négociations sont en cours, a-t-on appris de sources diplomatiques, pour la conversion d'une partie de la dette algérienne contractée, cette fois-ci auprès de la France. Cette conversion en investissement porte sur un montant d'environ 1,8 milliard de dollars sur une dette globale de 3 milliards de dollars. L'on signale également que la conversion pourrait atteindre 180 millions de dollars, mais que la France aurait, dans une première phase, donné son accord pour un montant d'environ 60 millions de dollars Rappelons également que le montant global de la dette algérienne rééchelonnée est de 15,5 milliards de dollars. L'Algérie a signé en 1994 et 1995 deux accords de rééchelonnement d'un montant de 12,3 milliards de dollars avec le Club de Paris. L'autre accord a été conclu en 1996 avec le Club de Londres pour un montant de 3,2 milliards de dollars.