L'accord financier signé le 27 juillet dernier entre Alger et Paris a visiblement provoqué un effet d'entraînement sur les grands partenaires européens de l'Algérie. L'Algérie serait sur le point de conclure avec l'Espagne et l'Italie les mêmes arrangements concernant la gestion du dossier de sa dette que ceux trouvés avec la France. L'information, rendue publique vendredi dernier par la télévision algérienne, précise que ces arrangements seront intégrés dans le cadre d'accords économiques actuellement au stade de la finalisation. Le ministre des Finances a, rappelle-t-on, déjà fait part en marge de la présentation de la stratégie financière de l'Etat pour la période 2005-2009, le 25 juillet dernier, de l'amorce de négociations avec l'Italie et l'Espagne destinées à porter le taux de conversion de la dette de 10% à 30%. M. Benachenhou s'était, à l'occasion, montré optimiste quant à l'issue de ces négociations en raison notamment de « la bonne carte d'acheteur de l'Algérie ». L'information concernant la possibilité de la conclusion imminente d'accords économiques avec l'Italie et l'Espagne est renforcée par l'engagement pris par la France, le 27 juillet dernier, de soutenir « auprès du Club de Paris la demande de l'Algérie de porter à 30% le plafond de conversion de dettes en investissements, actuellement limité à 10% de la dette éligible ». Dans le cadre du « Partenariat pour la croissance et le développement », il est à souligner que la France a mis à la disposition de l'Algérie la totalité de l'enveloppe de conversion de dettes (288 millions d'euros) en investissement, autorisée par les règles actuelles du Club de Paris. Pour dynamiser la participation des entreprises françaises aux projets d'infrastructures en Algérie, la partie française a ouvert également une enveloppe d'un milliard d'euros de garanties de crédits par la Coface destinée à couvrir de futurs contrats. Et au titre de la mise en œuvre du « partenariat », le ministère français des Finances a, signale-t-on, lancé jeudi dernier, un premier appel d'offres « pour convertir des dettes de l'Algérie à l'égard de la France en investissements privés portant sur un montant de 61 millions d'euros ». L'Algérie a, rappelle-t-on, déjà conclu un accord de conversion avec l'Italie de 84 millions d'euros et un autre avec l'Espagne portant sur la somme de 40 millions de dollars. En 2002, l'Algérie et l'Espagne ont également signé un protocole financier de 100 millions d'euros destiné à accompagner les projets des PME-PMI. Les deux pays sont, ajoute-t-on, liés depuis octobre 2002 par un traité d'amitié.