L'Algérie a signé jusqu'à présent trois accords bilatéraux de conversion de sa dette en investissements avec l'Espagne, la France et l'Italie. Après plus d'une année de mise en œuvre de ce dispositif, le bilan est relativement modeste. On parle d'un projet agréé pour 28 millions de dollars au titre de l'accord passé avec l'Espagne, trois projets d'investissement agréés pour 58 millions d'euros au titre de l'accord passé avec la France et 8 projets de développement économique et social pour environ 28 millions d'euros au titre de l'accord passé avec l'Italie. Nicolas Sarkozy, ministre d'Etat, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de l'époque et Abdellatif Benachenhou avaient signé le 27 juillet dernier un “Aide-mémoire sur le partenariat pour la croissance et le développement”, texte régissant les relations économiques et financières entre les deux pays pour les prochaines années, dans lequel la France a décidé de mettre à la disposition de l'Algérie la totalité de l'enveloppe de conversion de la dette en investissements autorisée par les règles actuelles du Club de Paris, soit 288 millions d'euros. Au-delà de l'enveloppe de conversion de la dette, la France s'est ainsi engagée à promouvoir auprès de ses partenaires créanciers de l'Algérie un accroissement du plafond de créances à porter en conversion de 10 à 30% des créances. Quelques semaines auparavant, M. Nicolas Sarkozy, avait procédé au lancement d'un appel d'offres pour convertir des dettes de l'Algérie à l'égard de la France en investissements privés. L'appel d'offres destiné à relancer les investissements en Algérie porte sur un montant de 61 millions d'euros. Les investisseurs intéressés étaient invités à soumissionner, par l'intermédiaire de leur banque, pour l'achat de créances sur l'Algérie. Ils devaient au préalable recueillir l'accord des autorités algériennes sur les projets considérés. Les offres devaient parvenir à la Coface, chargée de la mise en œuvre de l'appel d'offres avant le 6 septembre 2004. Michelin est la première société française à être retenue pour une portion de ce montant. Les banques françaises implantées en Algérie s'intéressent au mécanisme de conversion de la dette pour financer l'augmentation de leur capital. Le ministre délégué à la Participation et à la Promotion des investissements a affirmé récemment que les autorités algériennes ont transmis une liste d'entreprises éligibles à ce dispositif. Mais, semble-t-il, elles n'ont reçu aucune réponse. Des opérations de remboursement de la dette par anticipation ont été réalisées, notamment avec l'Arabie saoudite et la Banque africaine de développement. Le ministère des Finances, lors de la présentation de la loi de finances 2005, avait affirmé que le remboursement de la dette par anticipation allait économiser à l'Algérie 23 milliards de dinars en 2005. Le reste dépendra, notamment du bon vouloir du Club de Paris. Un rapport du FMI souligne que le remboursement par anticipation de 2,7 milliards de dollars pourrait se réaliser sans longues négociations ni pénalités. Le FMI propose l'usage des réserves de change pour le paiement anticipé. Ce qui réduirait le ratio dette par rapport aux importations. “La baisse induite de la dette extérieure et du service de la dette pourrait améliorer, en contrepartie, les perspectives pour une meilleure cotation de la dette souveraine”, affirme le FMI. En un mot, son rating avant l'accès de l'Algérie au marché des capitaux. M. R.