Tout est bon pour Rabat quant à peser sur l'issue de la question du Sahara occidental, y compris de mettre en branle les soutiens patentés d'Israël, comme le montre une lettre du lobby juif américain pro-israélien, dont nous détenons une copie, au Congrès américain en vue de forcer la main à l'administration américaine aux fins de soutenir le projet de la pseudo «autonomie» que le Maroc prétend octroyer aux Sahraouis. Comment, en effet, le Maroc peut-il accorder une «autonomie» à un territoire qui ne relève pas de sa souveraineté? L'appartenance du territoire ne peut être déterminée, en tout état de cause, que par l'organisation d'un référendum transparent et loyal comme le recommande le Conseil de sécurité de l'ONU. Dans sa lettre au président du Congrès, le lobby juif américain écrit: «Comme vous le savez Monsieur le président, le Royaume du Maroc a, depuis son indépendance, constamment fait preuve d'amitié et de loyauté envers les Etats-Unis (...).» «Depuis plus de trente ans, est-il indiqué dans la lettre, notamment depuis que l'Espagne a cédé la souveraineté du Sahara occidental au Maroc (selon quel critère le pays administrateur du Sahara occidental, peut-il ‘'céder'' la ‘'souveraineté'' d'un territoire, qu'il occupe, à un pays tiers et non à ses autochtones?), le Royaume du Maroc et le groupe séparatiste, «Front Polisario» se disputent le Sahara occidental. Ce qui est une contre-vérité, pour être séparatiste, il fallait d'abord qu'il y ait souveraineté effective du Maroc sur le Sahara occidental. Cela n'est pas le cas et l'ONU cherche toujours à organiser un référendum pour déterminer cette appartenance, référendum que le Maroc refuse. «Sur insistance des Nations unies et des Etats-Unis, le Maroc a proposé une initiative qui s'avère être une percée à même de résoudre définitivement le problème. L'initiative marocaine est équilibrée. Elle propose une autonomie profonde aux populations du Sahara occidental» écrit encore le lobby juif américain qui ajoute: «Ce genre de plan d'autonomie a été un moyen efficace pour résoudre des revendications séparatistes» et de faire parler des «experts» qui ne doivent avoir d'expert que le nom si l'on juge par leur parti-pris pro-marocain. En fait, il n'existe aucun exemple au regard du droit international et des résolutions de l'ONU où un conflit, tel celui du Sahara occidental, ait été résolu en donnant raison au pays occupant sans passer par l'incontournable autodétermination alors que l'ONU dit clairement qu'il s'agit là d'un problème de décolonisation. En revanche, le seul cas exemplaire qui puisse être cité est celui du Timor oriental occupé par l'Indonésie en 1975 dans les mêmes conditions de l'occupation, la même année, du Sahara occidental par le Maroc.Toutefois, l'Indonésie a été contrainte par l'ONU d'organiser un référendum d'autodétermination pour la population du Timor-Est. Aussi, loin d'être «une percée» comme l'estiment les auteurs de la lettre au Congrès américain, l'initiative marocaine induit, uniquement, la confusion et fait perdurer l'impasse.