«Ou bien je définis la politique sur le Moyen-Orient ou bien c'est l'Aipac qui le fait.» Zbigniew Brzezinski, conseiller à la National Security de l'administration Carter On a tout dit d'Israël, pays sûr de lui et dominateur! On est tenté à première vue de convoquer la religion pour expliquer comment cette «religion du Livre» se veut singulière à nulle autre pareille. La logique actuelle d'Israël et de ses lobbys est de diaboliser au nom de l'antisémitisme- qui ne concerne pas les Arabes, autres sémites pourtant- toute tentative de critique d'Israël. La moindre critique de l'Etat d'Israël et de la doctrine sioniste est ipso facto traitée d'antisémitisme. La liste des victimes de cet oukase ne s'arrête pas de s'allonger. Souvenons-nous des procès de la Licra contre l'abbé Pierre, Garaudy, même le philosophe Edgard Morin, juif de naissance dont Esther Benbessa a dit, à juste titre, que c'était un «Juste parmi les Justes». On l'aura compris: personne n'échappe à la censure même les juifs de naissance et il s'en trouve, qui n'accepte pas cette Chappe intolérable qui veut que tout ce qui critique Israël est assimilé à une critique des juifs. C'est à croire que toute l'énergie de ces inconditionnels est de traquer les contrevenants à la «Loi». Si malgré leur meilleure volonté, les gardiens du «Temple» ne peuvent trouver nulle part des actes antisémites, alors il leur faut réanimer les horreurs du passé en rappelant qu'elles peuvent se reproduire à tout moment.Cela explique le flot ininterrompu de films et d'émissions de TV toujours neufs sur l'antisémitisme du national-socialisme et des efforts zélés pour mettre au pilori de réels ou imaginaires néo-nazis. A la base de toute la tradition juive on trouve l'idée que les juifs tout au long de l'histoire ont été continuellement torturés et persécutés Le traumatisme résultant de la peur de voir à nouveau se répéter ces atrocités est exploité à fond par les sionistes. Gouvernement parallèle On rappelle quotidiennement aux juifs qu'ils vivent dans un monde hostile(!), que la peur et la crainte font partie de leur identité, de leur nature. De nombreux juifs souffrent de cette peur continuelle. Ils voudraient, disent-ils, vivre comme des hommes normaux, psychiquement sains,psychiquement équilibrés...Alors intervient le sionisme! et ce sionisme les sermonne, l'index levé: «Pensez que vous êtes juifs!, que vos prochains vous détestent et qu'ils peuvent à chaque moment fomenter de nouveaux pogroms et vous pousser dans de nouvelles chambres à gaz. Votre seule protection consiste à posséder votre propre patrie, Israël, et à y trouver refuge. Pour cela, Israël doit survivre malgré ses ennemis.» Cette peur irrationnelle touche particulièrement les juifs qui s'engagent en faveur du sionisme alors que ceux qui sont pour le socialisme et surtout ceux qui participent au domaine scientifique et médical y sont moins sujets. Le fait que le sionisme considère l'assimilation comme le danger le plus mortel ressort des mises en garde continuelles des dirigeants sionistes le boss sioniste Nahum Goldman a dit le 30 décembre 1964 lors du 26e Congrès sioniste mondial à Jérusalem: «L'assimilation représente pour l'existence éternelle du peuple juif un danger plus grand que ne l'ont été dans le passé les persécutions, inquisitions, pogroms et l'holocauste» (cité d'après le Monde du 1.1.1965). Cette citation prouve l'existence d'un traumatisme racial mélangé d'anxiété chez les sionistes. En son temps, la publication du livre Le juif international de Henry Ford, en 1920, a eu l´effet d´une bombe sur la scène politique américaine. Dans son livre, il révèle que les juifs contrôlent plus de 90% des médias aux USA et qu´ils abusent de ce pouvoir pour imposer aux non-juifs une réelle dictature à l´echelon mondial. «Les politiciens et les généraux americains sont menés par le puissant lobby juif israélien aux USA», révèle déjà le titre d´un intéressant article du Herald Tribune du 7 juillet 1987. Selon cet article, le lobby juif est devenu aux Etats-Unis, d'année en année, de plus en plus puissant et dominant. Le seul président des Etats-Unis qui osa braver le pouvoir sioniste, au moins dans un cas important, fut Dwight D. Eisenhower. Celui-ci jouissait en tant qu'ancien général des Forces Alliés du plus haut prestige dans son pays. En 1956, lors de la Guerre de Suez, Eisenhower força Israël avec les Français et les Anglais à se retirer des territoires occupés, faute de quoi il menaça de couper immédiatement toute aide des Etats-Unis. (...) «Personne, écrit Rodrigue Tremblay, ne peut comprendre ce qui se passe politiquement aux USA sans être conscient qu'une coalition politique des principaux groupes pro-Likoud, des intellectuels néo-conservateurs pro-israëliens et des sionistes chrétiens, exerce une influence terriblement forte sur le gouvernement US et ses politiques. Avec le temps, ce vaste lobby pro-israëlien, dont le fer de lance est l'American Israël Public Affairs Committee (AIPAC), a étendu l'ensemble de son emprise sur de grandes parties du gouvernement US, y compris le bureau du vice-Président, le Pentagone et le département d'Etat, en plus du contrôle de l'appareil législatif du Congrès. Il est assisté dans sa tâche par de puissants alliés au sein des deux principaux partis politiques, des grands médias et quelques boîtes à idées (´´think-tanks´´) richement financés, comme l'American Enterprise Institute, la Heritage Foundation, ou le Washington Institute for Near East Policy. Les techniques de l'AIPAC sont si efficaces qu'on peut facilement avoir l'impression que c'est "un gouvernement parallèle" à Washington DC. (...) Ainsi, qui pourrait blâmer l'AIPAC d'être convaincue qu'elle tient en laisse le Congrès US? Si l'AIPAC était une entreprise, l'AIPAC a une telle emprise sur Washington que quelquefois on peut être pardonné de confondre Tel-Aviv et Washington DC. Un exemple récent:»L' AIPAC a rédigé une résolution de soutien à Israël dans ses bombardements sauvages et illégaux sur le Liban. Le 20 juillet 2006, la résolution fut votée à l'unanimité par les 100 membres du Sénat, et le vote de la Chambre fut de 410 à 8. L'affaire est entendue.(1) «Pendant de nombreuses années, l'influence du lobby resta indécelable, ignorée ou dissimulée par les médias qu'il contrôlait et par la plupart des commentateurs. Pourtant, le 10 mars 2006, deux respectés spécialistes américains, les professeurs Stephen Walt de l'université de Harvard et John Mearsheimer de l'université de Chicago publièrent une étude dans The London Review, intitulée The Israël Lobby and U S Foreign Policy, au sujet de l'influence disproportionnée que ce lobby d'intérêts particuliers a sur la politique étrangère US. Un autre exemple du type de pouvoir que le lobby détient de nos jours à Washington DC est son succès dans l'établissement au sein du département d'Etat, avec l'argent des contribuables, d'une agence d'intérêts particuliers, appelée l'Office of global anti-Semitism consacrée à la surveillance autour du monde des cas, entre autres choses, de critique d'Israël ou des politiques US pro-israéliennes.»(1) La même technique existe en France puisque le ministère de l'Intérieur «coordonne avec le Crif» la traque aux actes antisémites. Dernière prouesse en date de l'AIPAC: L'administration Obama avait choisi le diplomate Charles W.Freeman pour occuper le poste de président du «National Intelligence Council», qui émet des avis à la Maison-Blanche sur les questions de sécurité. Il vient de renoncer à ce poste en accusant les lobbys pro-israéliens d'avoir mené une violente campagne contre lui. Le New York Times a donné cette nouvelle le lundi 10 mars. L'affaire Freeman Dans un message publié mardi 11 octobre sur le site du Foreign Policy magazine, Freeman a blâmé les lobbys pro-israéliens. «La tactique de ces lobbys, a-t-il dit, touche le fond du déshonneur et de l'indécence. Elle procède de l'assassinat de la personnalité, de la citation inexacte et sélective, de la distorsion volontaire de l'enregistrement, de la fabrication de mensonges, et d'un total mépris de la vérité.» Al Jazeera pour sa part, a publié une déclaration de Freeman mardi 11 mars: «Il est facile de voir d'où viennent les e-mails diffamatoires qui me concernent. Ceci montre qu'un puissant lobby est déterminé à empêcher d'émettre tout autre point de vue que le sien. Le but de ce lobby est de contrôler le processus politique. Pour cela il exerce un veto sur la nomination de personnes qui contestent la validité de ses points de vue, il remplace l'analyse politique par ce qu'il juge politiquement correct, et pour préparer les décisions de notre gouvernement il exclut toutes les options autres que celles qui ont sa faveur.» En fait, dans chaque pays occidental les lobbys veillent au grain. A titre d'exemple, La Fédération Sioniste de Grande-Bretagne et d'Irlande «The Zionist Federation of Great Britain and Ireland» créé en 1899 a pour but non seulement de veiller sur les juifs britanniques mais aussi de faciliter leur «Alya» vers Israël. Un homme qui a été agressé, lundi 19 janvier, à Londres a amené Jonathan Hoffman, vice-président de la «Zionist Federation of Great Britian», l'équivalent du CRIF en Angleterre, à déplorer que le gouvernement britannique ne s'investisse pas outre mesure dans le combat contre la montée de l'antisémitisme dans le pays. Le CRIF n'est pas en reste, il semble que le président du CRIF ait téléphoné au président Sarkozy pour s'opposer à la nomination de Hubert Védrine, trop proche des Arabes. A la place, un forcing a été fait pour le porteur de sac de riz devant les caméras. On l'aura compris: il s'agit de Bernard Kouchner. Le dîner 2009 du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) le 2 mars, écrit Dominique Vidal aura, battu tous les records, d'affluence (plus de 1000 participants), de représentativité (le Premier ministre François Fillon et le gros du gouvernement comme de la classe politique, sauf le PCF et les Verts, non invités), d'oecuménisme (les dignitaires des principales confessions, Islam compris). Même le président de la République, dont l'Elysée avait annoncé l'absence, a fini par passer une demi-heure, de retour d'Egypte. Le président Richard Prasquier et, à sa suite, le chef du gouvernement, auront, hélas, battu un autre record: celui de la manipulation politique et idéologique. Rien de plus légitime, pour le CRIF, que d'appeler à la vigilance contre les manifestations d'antisémitisme, qui se sont multipliées, explique-t-il, pendant l'offensive israélienne contre Gaza. L'expérience du début des années 2000 incite toutefois à manier prudemment les chiffres, à ne pas mélanger courriels, graffitis et violences contre des fidèles ou des lieux de culte, à ne pas accuser en bloc et sans la moindre preuve les jeunes Français d'origine arabe ou de religion musulmane, eux-mêmes victimes de nombreuses agressions racistes ou islamophobes - sans oublier la répression au faciès...(2) Faisant dans l'amalgame, le président actuel du CRIF tire sur tout ce qui bouge. Là où la légitimité s'arrête, poursuit Dominique Vidal, c'est quand M. Prasquier, malheureusement suivi par le Premier ministre, dénonce comme antisémites les participants aux défilés de solidarité avec Ghaza, allant jusqu'à exclure de son dîner les Verts et le Parti communiste français - PCF (1), accusés de «ne pas s'être élevés contre le kidnapping (sic) des manifestations par des mouvements islamistes, avec des slogans antijuifs». Quiconque y a pris part sait pourtant que ces débordements furent à la fois marginaux et unanimement condamnés. Quant à l'issue d'un cortège du CRIF, le 7 avril 2002, les nervis du Betar et de la Ligue de défense juive (LDJ) s'en prirent aux passants d'origine arabe, accusa-t-on M.Roger Cukierman, alors président du CRIF, d'avoir conduit une «ratonnade»? Question toujours d'actualité: qui protège la LDJ, interdite aux Etats-Unis et en Israël, mais autorisée en France malgré ses violences récurrentes? Loin d'être un signe de force, ces dérapages du CRIF révèlent sa faiblesse. Ses dirigeants n'ont certes pas renoncé à pratiquer le chantage à l'antisémitisme pour mieux défendre la politique israélienne. Dernière preuve en date: dans le climat du dîner, M.Fillon s'est cru obligé de menacer de boycotter la seconde conférence des Nations unies sur le racisme à Durban, si Israël y était «stigmatisé»! (2) A juste titre, des juifs citoyens français se sont soulevés contre cette politique de racisme. Ecoutons le témoignage suivant: «L'antisémitisme est une abomination. Il est synonyme de racisme envers les musulmans et les Juifs, tous deux sémites. Et justement, je reviens au sujet du jour, une question me taraudait: pourquoi les émissions religieuses sur France 2 accordaient-elles à l'époque 45 mn aux juifs, et seulement 30 aux Musulmans, alors qu'ils étaient presque dix fois plus nombreux? (...) Donc, les musulmans et les juifs sont sémites. Le racisme est une abomination,. Ce sont les politiques que je juge. L'obscurantisme est trop souvent le lot des Arabes, et les potentats locaux ne se comptent plus parmi eux. Mais ils sont rarement impérialistes, ils provoquent peu de guerres, ils n'ont jamais persécuté les individus comme nous l'avons fait notamment à travers la Shoah, ils ne divisent pas pour régner...»(3) «Or, le repas du Crif vient d'avoir lieu. Saviez-vous qu'il s'agit d'une institution bien française, très parisienne? L'Angleterre de Sa Majesté, par exemple, n'a pas son repas communautariste annuel. (...) Drôle de République, en vérité! La communauté juive a tous les droits, tous les honneurs, on se prosterne devant elle, c'est la vache sacrée française. Pas touche mon Juif! (...) A quatre pattes devant la communauté juive. Toutes les portes s'ouvriront. Rachida Dati ou Fadela Amara sont des musulmanes qui ont compris qu'il était plus important, aujourd'hui, de faire sa révérence devant un membre du CRIF que de la communauté musulmane ou noire. C'est ainsi. Et le must du must, c'est de montrer sa frimousse au repas annuel du CRIF. Tous les politiques, toutes les célébrités, y vont. Même à contrecoeur! Il faut se montrer. Passage obligé. Malheur aux absents!»(3) Chacun comprend en définitive que la politique des puissances occidentales se décide au sein des puissants lobbys juifs dont le pouvoir repose sur l'argent, les médias et l'intelligence. Il faut le reconnaître, une grande partie des prix Nobel est de confession juive. Imaginons pour rire le président Sarkozy et tout son staff au diner de l'UOIF, sans conteste ce sera la révolution de la laïcité, dira-t-on, qui en a pris un coup. Les biens pensants crieront à la nécessité d'un nouveau Poitiers pour arrêter cette peste brune, pour reprendre les mots d'un président du Crif. (*) Ecole nationale polytechnique 1.Rodrigue Tremblay: Aipac, http://www.thenewamericanempire.com/tremblay=1033.htm 2.Dominique Vidal: Dérapages du CRIF, relaxe pour Siné Le Monde diplomatique 7 mars 2009 3.Eva Le dîner du CRIF http://r-sistons.over-blog.com/article-28607690.html 4 mars 2009