Il permettra aux agents pénitentiaires d'avoir des droits et une rémunération identique à celle du corps de la Sûreté nationale. Le personnel pénitentiaire aura son statut particulier. L'annonce a été faite, hier, par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz en marge de sa visite d'inspection de deux jours dans la wilaya de Djelfa. Ce nouveau statut est actuellement en préparation au niveau du ministère. Il permettra aux agents pénitentiaires d'avoir des droits et une rémunération identique à celle du corps de la Sûreté nationale, précise le ministre. L'humanisation des centres pénitentiaires était aussi un point sur lequel a beaucoup insisté M.Belaïz. C'est ainsi qu'il a mis en garde le personnel pénitentiaire contre «tout dérapage ou atteinte à l'honneur et à la dignité des détenus». Il révèle dans ce cadre que «des agents, travaillant dans des centres pénitentiaires, sont incarcérés actuellement sur les lieux même de leurs méfaits, en raison d'atteinte aux droits des détenus». Pour le ministre, l'emprisonnement des détenus ne veut nullement dire qu'ils doivent subir des supplices ou des sanctions supplémentaires. L'autre «grande préoccupation» de l'Etat, selon M.Belaïz, est la surpopulation des centres et leur vétusté. A cette occasion, il rappelle que parmi les 127 prisons que compte l'Algérie, 59 ont été construites avant 1900, 17 entre 1900 et 1962, le reste souffre de l'exiguïté. A ce propos, il dira que 17 pénitenciers sont en construction pour une capacité d'accueil globale de 19.000 places, et seront opérationnels dans deux ans. M.Belaïz a rappelé les autres chantiers qui sont en cours de réalisation, notamment ceux ayant trait à la numérisation de l'état-civil et des archives judiciaires, l'informatisation de la gestion et du suivi de la population carcérale, du système informatisé du mandat d'arrêt qui est déjà opérationnel. Le ministre a souligné qu'une nouvelle carte judiciaire est en phase d'élaboration. Elle permettra, selon lui, la planification des ressources humaines dans les juridictions. Par ailleurs, M.Belaïz a plaidé pour des structures judiciaires modernes et des conditions d'exercice meilleures pour les magistrats. «Le juge doit travailler dans les meilleures conditions possibles et le citoyen doit être reçu au tribunal ou jugé dans des conditions respectables», a-t-il martelé. A noter que le ministre a suspendu le secrétaire général de la cour de Djelfa en déplorant «la gestion irrationnelle» du budget alloué à cette juridiction et «le mauvais état» des équipements. C'est ainsi qu'il annonce la création de nouvelles cours de justice et d'un certain nombres de tribunaux. Concernant la formation au profit des magistrats et tout le personnel du secteur, il dira que les 53 textes juridiques adoptés depuis le début de la réforme du secteur, sont certes d'une qualité reconnue internationale, mais n'ont aucune valeur si les juges sont incapables de les appliquer. La police judiciaire connaît également un processus de modernisation, selon le ministre qui a indiqué que l'empreinte judiciaire «sera désormais identifiée par l'outil informatique». Par ailleurs, M.Belaïz a fait savoir que plus de 85% des décisions définitives de justice ont été appliquées. Quant à l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les derniers attentats perpétrés à Alger, le 11 avril dernier, le ministre a indiqué que «ce n'est pas une première et qu'auparavant plusieurs instructions ont été ouvertes concernant différents attentats terroristes. Quand l'officier est informé, il saisit automatiquement le procureur de la République qui ouvre une enquête», a-t-il expliqué.