«Il est de la plus haute importance, pour tous ceux qui seront appelés à préparer, organiser et surveiller ce scrutin, que soit scrupuleusement observé le libre choix des électeurs et des électrices quant à ceux et celles qu'ils auront décidé d'investir de leur confiance». Est-ce la fin des fameux «quotas» évoqués à chaque échéance électorale? La fraude, épouvantail brandi, à tort ou à raison, par les partis politiques, pour justifier leurs faibles scores, plane de nouveau et une position ferme de l'Etat s'imposait de fait. En effet, à moins d'un mois des législatives, le chef de l'Etat intervient en personne pour rappeler la mission des institutions chargées d'organiser et d'encadrer le prochain scrutin. Il met tout le monde devant ses responsabilités. Administration, partis politiques et électeurs, chacun doit assumer pleinement ses responsabilités pour garantir un scrutin au-dessus de tout soupçon. L'expérience des «élections propres et honnêtes» constitue une erreur à ne plus rééditer. Et là, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika est on ne peut plus intransigeant: «Il est de la plus haute importance, pour tous ceux qui seront appelés à préparer, organiser et surveiller ce scrutin, que soit scrupuleusement observé le libre choix des électeurs et des électrices quant à ceux et celles qu'ils auront décidé d'investir de leur confiance,» indique-t-il dans une instruction adressée, hier à toutes les instances chargées du contrôle des élections du 17 mai prochain. L'instruction comporte des mesures spéciales à même d'assurer un meilleur contrôle des élections, pour éviter les «faux pas». Il faut rappeler, dans ce contexte, la fraude massive «dénoncée» au lendemain des élections locales du 23 octobre 1997, qui a été suivie par la «protesta» initiée par certains partis politiques. Le rapport d'enquête parlementaire n'a, jusqu'à aujourd'hui, pas encore vu le jour. Dans son instruction, le chef de l'Etat, tout en rappellant que l'Algérie possède tout l'arsenal juridique et législatif à même d'assurer un scrutin libre et transparent, tient tout de même à préciser que la mise en oeuvre de ces mesures dépend des institutions chargées d'encadrer l'opération électorale. Le chef de l'Etat est on ne peut plus formel: «Le contrôle des opérations électorales à tous les niveaux et par toutes les parties et instances habilitées par la loi, devra s'effectuer en veillant en permanence à faire respecter la sincérité du scrutin et la garantie du libre choix des électeurs». A noter que le coordonnateur de la Cpnsel a appelé les représentants des formations politiques, qui prendront part à cette échéance électorale, à «veiller au contrôle rigoureux et à faire montre de vigilance» tout au long du déroulement de l'opération électorale. De par cet appel, M.Saïd Bouchaïr semble vouloir mettre un point ou du moins diminuer le phénomène de la fraude que les citoyens ne cessent de dénoncer et de soulever à chaque échéance électorale. Pour le coordonnateur de la Commission politique nationale de surveillance des élections législatives, le problème qui se pose, est «la faible représentativité des partis politiques et des listes indépendantes» dans la surveillance de l'opération électorale. Rappelant que la «représentativité ne signifie pas présence formelle». Ainsi, M.Bouchaïr insiste sur la présence effective des représentants des partis politiques depuis le début de l'opération électorale jusqu'à la remise de la copie du PV, en passant par le suivi au niveau des commissions des APC et des wilayas afin de se faire délivrer le PV de dépouillement. Cependant, le coordonnateur de la Cpnsel laisse entendre que cette époque est révolue. Pour étayer cette allusion, M.Bouchaïr a indiqué que «nous invoquions, par le passé, l'absence de textes susceptibles de garantir des élections transparentes, mais dès 2004, le concept de surveillance a été bien défini au double plan juridique et procédural». Il a, en outre, expliqué que certains amendements apportés à la loi électorale, sous forme de textes, «ont fermé la porte devant les critiques formulées au sujet de cet aspect précis». Mais les textes de loi suffisent-ils, à eux seuls, quand l'administration se montre d'une impartialité criante? Justement, le premier responsable de la Commission politique nationale de la surveillance des élections législatives a appelé l'administration à faire preuve d'«impartialité» afin de garantir le bon déroulement du scrutin. Il faut préciser, enfin, que la commission de wilaya de surveillance des législatives, est composée de représentants des 24 partis politiques. C'est à eux qu'incombe la désignation du coordonnateur de la commission.