La dualité FFS-RCD, qui a de tout temps tenu en otage l'électorat en Kabylie et dans certaines wilayas du centre du pays, a été brisée par l'avènement de nouvelles formations politiques, à l'image de l'Union pour la démocratie et la République. Ce parti, qui attend toujours son agrément, presque trois années après la tenue de son congrès constitutif, un certain 16 juillet 2004, compte aller loin et même, pourquoi pas, servir d'alternative en Kabylie. Il évoque même une nécessaire recomposition politique, qui, d'après lui, permettra l'avènement d'une nouvelle génération de militants. Cependant, le non-agrément de l'UDR, ne constitue pas, selon notre invité, un obstacle à la réalisation des objectifs qu'il s'est assigné, puisque le parti s'est lancé dans les prochaines joutes électorales dans l'alliance à trois avec le MDS et l'ANR. Son président, Amara Benyounes, est on ne peut plus clair: «L'agrément, je le détiens de mon père, qui a été tué par l'armée française», s'exclame le fils de chahid et néanmoins président de l'Union pour la démocratie et la République, invité de la rubrique à coeur ouvert avec L'Expression. Il répondait à la question inhérente au non-agrément de l'UDR, qui, d'après lui, «a fourni tous les dossiers administratifs.» Plus précis, M.Benyounes ajoute: «Nous avons été l'un des rares partis à avoir remis la totalité des documents requis.» Ce qui préoccupe le président de l'UDR, c'est qu'aucun argument n'a encore été avancé par le ministère de l'Intérieur pour justifier ce blocage. Il s'est même étonné du fait que des partis politiques dits démocrates, n'aient pas réagi à l'attitude de l'administration. Une attitude troublante à ses yeux. «J'ai été scandalisé d'entendre Belkhadem se réjouir, sur le plateau de l'Entv, du non-agrément de l'UDR» lance Benyounes. Après avoir interdit le mouvement Wafa pour des considérations politiques, sous prétexte que cette formation était «un Fis-bis» et l'UFD de Sid-Ahmed Ghozali pour des raisons administratives, indique M.Benyounes, «on fait tout pour que l'UDR ne voit pas le jour.» Il y a même une formation politique qui s'est demandé pourquoi on nous accorde l'autorisation de tenir des meetings, alors qu'un autre nous reproche d'avoir tenu notre congrès dans une cabine téléphonique. Avant d'ajouter, au moins «nous l'avions tenu dans une cabine téléphonique, mais nous n'avons pas été désignés par voie judiciaire.» Quant aux dernières déclarations du président du RCD, M.Saïd Sadi, lors du Forum de la télévision, Benyounes, tout en estimant qu' «il n'y a aucun différend» entre lui et Sadi, fera remarquer que «le président du RCD est passé champion de l'insulte et de l'invective.» Avant d'ajouter: «N'a-t-il pas reproché à Zidane d'être manipulé par le pouvoir algérien, lui qui ne manque de rien et dont la notoriété n'est plus à prouver?» s'interroge Benyounes, l'air outré.