La mafia de l'acier est réapparue au complexe sidérurgique d'El-Hadjar Ispat Annaba, par des manipulations de certains clans dans le but de faire main basse sur des produits déclassés, très demandés sur le marché, notamment les bobines LAC et LAF. Les 40.000 tonnes d'acier de produits déclassés, laissées à l'abandon par le P-DG d'Ispat, se sont révélées être des produits conformes. Le hic dans cette affaire tient dans le fait que c'est la même commission d'analyse qui l'avait déclassé auparavant, qui, aujourd'hui, affirme sa conformité après la découverte du P-DG. Un fait qui suscite des interrogations sur d'éventuelles précédentes opérations de ce genre. Le fait est que les trabendistes de l'acier, avec la complicité de certains dirigeants de l'époque de Sider, ont trouvé leur compte en détournant l'usine d'El-Hadjar de son objectif premier pour en faire un producteur de produits déclassés. Cependant, la réalité est tout autre: des produits conformes se retrouvent sur le marché au prix de produits déclassés. Lequel prix est, bien entendu, négociable auprès du vendeur. «Au départ, l'acheteur doit remettre la somme de vingt millions de centimes rien que pour accepter son registre du commerce sur le bureau d'un des «fantômes» décideurs de l'ex-Sider avant d'entamer les négociations sur le tarif des petits lots d'environ 40.000 tonnes d'acier» des produits déclassés. Toutes ces révélations ont été données par le secrétaire général du syndicat Ispat, lors d'une conférence de presse, hier, au complexe. Selon le SG du syndicat, le partenaire indien a fermé les portes de ce marché lorsqu'il a fait le constat que des lots considérés produits déclassés étaient stockés depuis des années, alors qu'ils étaient conformes. Des travailleurs d'Ispat ont pu réduire les produits déclassés de (-32 à -43%) en 8 mois seulement, c'est-à-dire, depuis l'arrivée du partenaire Ispat le 18 octobre 2001. D'ailleurs, la production a augmenté de 16 à 49% pour les différents produits sidérurgiques, ainsi qu'une nette croissance du chiffre d'affaires de 32%. Les perturbations causées par les anciens clans surgissent de nouveau pour faire fuir le partenaire étranger. Le syndicat Ispat adhère corps et âme avec ce partenaire pour préserver les postes d'emploi des 11.000 travailleurs, et faire face à la spéculation d'anciens responsables qui ont contribué à mettre le complexe d'El-Hadjar à genoux. «C'est pourquoi l'appel au partenaire étranger était utile et nécessaire», estime-t-on. Une commission d'enquête serait sollicitée par le SG du syndicat qui n'a pas voulu divulguer les noms de ces responsables de l'ex-Sider, qui se sont convertis en «trabendistes» de l'acier. Un rapport détaillé sur les crimes économiques à Annaba sera adressé à la hiérarchie.