La réconciliation nationale et la concorde civile ont réussi là où a échoué le contrat de Rome. Le Front de libération nationale (FLN) est prêt à étendre la coalition gouvernementale à l'opposition s'il obtient la majorité aux élections législatives du 17 mai. Hier, son secrétaire général, M.Abdelaziz Belkhadem, s'est dit prêt à faire ce pas dans le cas où il est reconduit par le président de la république à la tête de l'exécutif. «Je n'ai a priori aucune réserve à travailler avec tous les partis politiques de l'échiquier national.» a-t-il déclaré sur les ondes de la chaîne III. Cela ne doit pas être interprété comme une intention de la part du FLN de renier le pacte signé entre les trois partis de l'Alliance présidentielle. L'invité de l'émission «en toute franchise» insiste sur ce message. «Au FLN, nous croyons à l'Alliance présidentielle en temps qu'entité politique, permettant aux trois formations concernées de conjuguer leurs efforts pour la réalisation du programme du président de la République», a-t-il soutenu. Il laisse entendre dans le même sillage que la scène politique nationale ne devra pas connaître une grande reconfiguration le 18 mai. Le FLN, «sans aucun doute», aura la majorité. Ses atouts? Il y a tout surtout «ce programme promoteur rassembleur que nous proposons au peuple». M.Belkhadem se base sur un sondage propre au FLN qui a confirmé «que le parti est la première force politique du pays» et le restera au lendemain du 17 mai, «sans fraude». Parce que le parti est convaincu que la révision de la loi électorale et les moyens octroyés à la Commission politique de surveillance des élections sont en mesure de faire barrage au dépassement. Hier, M.Belkhadem a refusé d'entrer dans une polémique avec son allier stratégique, M.Ahmed Ouyahia, à propos de ce que ce dernier qualifie de «lacunes enregistrées dans la mise en oeuvre du programme du président de la République». «Chaque parti est libre de donner son avis sur la mise en oeuvre du programme du président et de donner l'alternative, s'il juge utile» rétorque-t-il. Mais, en somme, le secrétaire général du FLN et chef du gouvernement, affirme ne pas partager l'avis de son prédécesseur. «L'action économique du gouvernement que je dirige depuis moins d'une année a prouvé son efficacité», a-t-il soutenu. Il rappellera, dans ce contexte, le règlement du problème du foncier, la mise en oeuvre du projet de l'autoroute Est-Ouest, le lancement de plusieurs appels d'offres pour le transport ferroviaire. «sans oublier les séries de mesures qui visent à donner un coup d'accélérateur au plan économique de M.Abdelaziz Bouteflika». En bref défend-il. «je suis très satisfait de ce que nous faisons». Après avoir rejeté, à plusieurs reprises, la balle dans le camp du président de la République, Belkhadem a déclaré, hier, que le projet portant révision de la constitution sera remis sur le tapis après les élections législatives sans pour autant formuler davantage de précisions sur cette question. Le message à retenir, de l'avis des observateurs avertis, est que le référendum renvoyé aux calendes grecques est loin d'être remis en cause. «Il est vrai que le président, pour certaines considérations, n'a pas encore annoncé la date du référendum. Mais ce qui est sûr, c'est que le FLN est pour la révision de la constitution et remet sur la table ses proposition après les législatives». Est-ce qu'il s'agit de la même copie rendue publique en 2006? Cette dernière sera-telle corrigée? Belkhadem se réserve de répondre. Dans un autre chapitre, le secrétaire général du FLN est revenu sur la fronde interne née du choix des candidats pour la députation pour réitérer l'objectivité de la sélection. Il en veut pour preuve que beaucoup de personnes écartées n'ont pas contesté cette décision, «parce qu'ils sont conscients qu'ils ne sont pas dignes de représenter le parti». D'autres ont, par contre voulu créer une polémique. A ces derniers, «il dit avoir compris leur position». Par ailleurs, M.Belkhadem a affirmé, dans le cadre des élections, avoir «donné instruction aux ministres-candidats» de son parti, au nombre de 14, pour ne «pas utiliser les moyens de l'Etat dans leur campagne» électorale, ajoutant qu'il avait «instruit tous les ministres sur cette question, en tant que chef du gouvernement». Belkhadem a souligné que le FLN était en faveur de l'amendement de la loi électorale qui comporte, à ses yeux, «de nombreuses insuffisances», notamment en ce qui concerne le système de la proportionnelle dans les assemblées communales, en précisant que cette question devrait être soumise à la nouvelle Assemblée nationale. Le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN a également émis des réserves sur la désignation préalable des têtes de listes. «Je suis d'avis que chaque parti élabore une liste mais laisse à l'électeur la liberté de choisir les candidats pour qui il veut voter. Je pense que ce sera plus démocratique», a-t-il soutenu. Il s'est aussi interrogé, par ailleurs, s'il fallait «continuer à considérer les partis qui n'ont aucun ancrage populaire comme de véritables partis politiques». Dans un autre chapitre, le secrétaire général du FLN a estimé que la réconciliation nationale et la concorde civile ont réussi là où a échoué le contrat de Rome, même si ce dernier avait pour objectif d'aider à solutionner la crise qui a secoué le pays. Enfin Belkhadem s'est dit en faveur de la dépénalisation des délits de presse et de l'application du week-end universel.