Le FCE, par le lancement d'une série de rencontres avec les responsables des partis, veut passer à la loupe les programmes économiques de ces derniers. Dans son édition de février 2007, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) estime que le climat des affaires en Algérie se détériore. Le secteur industriel également. Que faire pour redresser notre économie qui a du mal à avancer avec tous les changements et les événements qui se produisent sur les plans politique et économique? Que proposent, dans ce cas, les partis politiques qui sont déjà en course pour les élections législatives prévues pour le 17 mai prochain? Le FCE, en lançant une série de rencontres avec les responsables des partis, veut, en fait, passer à la loupe les programmes économiques de ces derniers. Le FLN de Belkhadem, prochain invité du FCE, se penche sur le développement des secteurs de l'agriculture, l'industrie, les communications et les services avec une prédominance pour l'agriculture. Dans ce contexte, le FLN prône la «levée de toutes les contraintes et obstacles administratifs freinant le développement agricole». Les PME et PMI ayant une relation avec l'industrie agricole doivent aussi, selon le programme du FLN, connaître une «réactivation dans le but de créer des centaines de milliers d'entreprises, les libérant ainsi des contraintes bureaucratiques». Le RND veut, pour sa part, insuffler une nouvelle dynamique à l'économie nationale. Il plaide pour la privatisation des banques publiques et pour la baisse de la TVA comme mesures incitatives et attractives à l'investissement. Assainir l'économie est l'une des priorités du RND, en combattant la fraude et l'argent mal acquis. Pour les privatisations, le RND propose la vente des PME publiques et le partenariat des entreprises stratégiques en donnant au partenaire 49%, c'est-à-dire en concédant la gestion et le management. Toutefois, la seule concession que ne ferait pas le RND, c'est le licenciement des travailleurs. Le parti de Boudjerra Soltani suggère, pour sa part, la création d'une grande structure économique qui prenne en charge les dossiers économiques et mette fin à la multiplicité des centres de décision. Son programme économique s'articule autour de l'unification de la stratégie industrielle pour réaliser la complémentarité et l'équilibre entre les secteurs public et privé; sélectionner les priorités nationales et leur répartition équitable entre les deux secteurs. Il propose que la privatisation soit mise en oeuvre dans le cadre de «la politique globale des réformes, loin de toute politique de délestage des entreprises en faillite, dans des buts spéculatifs sur le foncier». Il plaide, en outre, pour la création de banques islamiques ou l'ouverture de guichets spécialisés en la matière auprès des banques publiques et privées. Il n'est pas question, du moins pour le MSP, de revenir au week-end universel. Ce dernier point est également soutenu par le parti de Louisa Hanoune, à l'instar du FLN. «Non à l'accord d'association avec l'Union européenne. Non au week-end universel. Non au travail au noir. Non à l'allégement de la législation du travail. Non à l'amnistie fiscale. Non à tous les accords, de toute sorte, de libre-échange. Non au désengagement de l'Etat». C'est ce qui ressort, par ailleurs, du programme du parti de Louisa Hanoune qui a inauguré la série de rencontres programmées par le FCE. Pour ce parti, «la promotion d'un secteur public et sa protection ne sont pas incompatibles avec un secteur privé fort. Les deux peuvent cohabiter et se compléter». Le PT estime également que les emplois peuvent être maintenus par l'investissement et la subvention de l'Etat. Le RCD de Saïd Sadi défend une approche «non dogmatique» de la privatisation. Il défend, encore une fois, le retour au week-end universel. Il promet aux chefs d'entreprise, une fois élu à l'Assemblée populaire nationale (APN), de «créer les meilleures conditions pour permettre au capital national d'investir». Pour sa part, l'ANR de Rédha Malek plaide en faveur de «l'économie de marché» et propose la réhabilitation de l'investissement national. L'UDR, de son côté, pense que l'économie algérienne a de grands défis à relever. Il faut, selon ce parti, régler le plus rapidement possible, les problèmes de l'économie informelle, le foncier, les privatisions, la réforme bancaire et le week-end universel. Quant au parti d'El Islah, il propose des réformes économiques, sans pour autant omettre de lancer le débat sur les aspects touchant l'éducation, la justice, la femme, l'environnement et les affaires religieuses.