Un concours de nouvelles autour du «Masque» est lancé Marquée par la présence des moudjahidate, Louisa Igil Ahriz et Djamila Boubacha notamment, une conférence de presse a été organisée, la semaine dernière à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, par L'Association femmes en communication. Cela a été l'occasion pour l'épouse de l'ancien ambassadeur de France, en Algérie, Andrée Dore-Audibert de présenter son livre Les Françaises d'Algérie et Esther Fouchier, présidente du Forum des femmes de la Méditerranée de parler du partenariat culturel algéro-français, mais aussi de relever le manque de témoignage afin de réhabiliter notre histoire commune. Soucieuse du devenir des femmes, Mme Andrée Dore-Audibert dira, d'emblée, s'être sentie mal à l'aise à l'époque où elle était en Algérie. «Je n'étais pas très fière, car je n'avais pas participé à cette guerre..M'étant intéressée très tôt au combat des femmes, j'ai su que des femmes ont été torturées. Cela a été mon premier souci. J'avais mauvaise conscience. J'ai fait des interviews. Ces femmes m'ont raconté ce qu'elles ont enduré pendant la guerre de Libération. J'ai éprouvé le besoin d'écrire ce qu'elles m'ont dit. Aujourd'hui, je souhaite que ce livre serve d'instrument pour ces femmes, pour les historiens comme cela a été le cas pour Benjamin Stora qui a puisé de mes entretiens...» Edité en 2000, il aura fallu 2007 pour que ce livre soit médiatisé, nous apprend-on. Mme Aubert confie l'avoir envoyé au président de la République. «Je ne savais pas comment ce livre allait être perçu. Je l'ai écrit car j'avais une crise de conscience. Je reconnais que le titre est mauvais. J'ai interviewé des Françaises, mais aussi des Algériennes», note cette dame qui espère avoir fait un travail utile et de mémoire. Une mea culpa qui a trouvé écho chez Noudjout, puisque celle-ci ayant entendu parler de ce livre et celui de Djamila Amran, a décidé, aujourd'hui, d'entreprendre le même travail en version arabe. Qui a dit que la jeune génération ne s'intéresserait pas à son histoire? Noudjout sera aidée par les deux organismes cités plus haut qui, chaque année, organisent un concours de nouvelles sur des thèmes variés touchant à la vie des femmes établies sur les différents rivages de la Grande bleue, pour répondre à leurs attentes. Femmes en communication et le forum femmes en Méditerranée ont obtenu, cette année, une subvention de la Fondation Anna Lindt pour le projet de collaboration culturelle dont les objectifs sont d'organiser en direction des femmes du pourtour méditerranéen, des ateliers d'expression et d'écriture et un concours annuel de nouvelles pour favoriser une prise de parole sur leurs conditions et leurs aspirations. Les textes sont soumis à un jury international qui décerne des prix par pays et pour les textes possédant de réelles qualités littéraires, le grand prix de la Méditerranée. Des talents réels sont découverts et encouragés, comme cette jeune Algérienne ayant révélé son expérience lors cette conférence de presse..Les lauréats sont invités à Marseille pour recevoir leur prix, participer à des rencontres interculturelles et à un colloque littéraire à Alger dont le prochain se tiendra au mois de novembre à la Bibliothèque d'El Hamma, autour des cultures méditerranéennes. Des liens d'amitié et échanges se tissent. Trois livres seront édités (notamment en français et en arabe) pour inscrire dans la mémoire ces échanges: le recueil des nouvelles sélectionnées et primées, un guide de bonnes pratiques pour l'émergence de la parole et de l'écrit, les actes du colloque «Le verbe au féminin». «Le Masque» est le thème du concours de nouvelles de cette année. Les nouvelles devront parvenir à l'Association femmes en communication, sise BP323 Maison de la presse, 1er-Mai ou par e-mail [email protected], avant le 31 mai. Les textes doivent parvenir à qui de droit en cinq exemplaires numérotés, de 10 pages maximum (entre 12.500 et 20.000 signes). Les textes manuscrits sont refusés. Avis aux amatrices!