Même s'il n'a fait que «passer», on peut dire que Constantine a eu un peu plus de chance que Blida ou Bouira. M.Belkhadem y est resté une petite demi-heure durant laquelle il a prononcé un discours de dix minutes. Un discours d'ordre général d'où ont été évacués tous les sujets qui fâchent. Programmer un meeting du secrétaire général du FLN qui est aussi chef du gouvernement, un jour de semaine et en matinée, cela ne peut signifier qu'une seule chose, le FLN considère Constantine comme territoire conquis. D'ailleurs, le passage éclair de M.Belkhadem est venu une semaine après le séjour de M.Bouteflika. Ceux qui s'attendaient à un discours fleuve de M.Belkhadem, ne semblent pas bien connaître les arcanes du FLN. «Il y a 10 ans, on parlait de la réalisation, par exemple, de six lycées par an. Aujourd'hui, on parle de 76 lycées par an». C'est M.Belkhadem qui le dit, après avoir brossé un tableau très positif de ce qu'a réalisé l'Algérie en dix ans. S'adressant aux élus et militants du FLN constantinois, il leur a parlé de la future ville universitaire de Ali Mendjeli, du tramway et du téléphérique, tout en endossant tous les projets réalisés durant ces dernières années à Constantine. Il a, certes, évoqué la réconciliation nationale et a appelé tout le monde à serrer les rangs derrière les listes du FLN. Après Constantine, un long périple l'attend qui le mènera à Guelma, Annaba et Souk Ahras. A Constantine, militants, élus locaux et candidats FLN aux prochaines législatives n'ont pas fait de vagues quant à la brièveté du passage de M.Belkhadem. Ils se sont contentés de quelques minutes qu'il a pu leur consacrer. Dans les rangs du FLN, on semble dire que les réalisations socioéconomiques «suivies» à Constantine par Bouteflika, en personne, constituent de solides arguments en faveur de leur parti. Saïd Sadi, Boudjerra, Ouyahia et Louisa Hanoune, pour ne citer que ceux-là, l'entendront-ils de cette oreille?