Interrogé sur la lettre de Abdelhamid Mehri, M.Belkhadem répondra: «On me l'a donnée avant-hier à 17 heures.» Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, n'a pas dissimulé sa déception quant à la faible présence des femmes et des jeunes dans le comité central, instance lourde du parti. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège du parti, M.Belkhadem a fait un aveu d'échec. «Nous n'avons pas atteint nos objectifs escomptés», a-t-il reconnu avec regret et d'ajouter: «On voulait avoir au moins 20% pour la femme et 20% pour les jeunes.» Selon les chiffres qu'il a avancés, les femmes sont au nombre de 45, soit 13%, et 64 jeunes qui ont moins de 35 ans. Une représentation qui est loin de refléter le discours politique prôné ces derniers temps par la direction du parti. Pourtant, le secrétaire général avait donné des instructions à la base pour qu'il y ait une femme dans chaque mouhafadha, en vain. Pourquoi? Sans aller par trente-six chemins, il explique tout simplement que le collège électoral continue de traîner des pesanteurs. «Le poids des traditions a fait que les gens votent très peu pour les femmes et les jeunes car en les éliminant, les gens ont plus de chance de passer», a-t-il expliqué en guise de précision. Conscient de cette difficulté, M.Belkhadem pense qu'il faut «avoir un collège électoral jeune pour renouveler les membres des instances». Comme il a justifié la faible place de la femme et des jeunes par la condition introduite dans le statut particulier du parti. Celle-ci stipule que le candidat doit avoir 10 ans de militantisme pour accéder au comité central. D'ailleurs, les «dinosaures» sont sortis en force dans le comité central. Afin de permettre une régénération du potentiel humain du parti, M.Belkhadem promet de discuter de cette question lors de la réunion du comité central. «Nous allons dégager des réflexions pour assurer une formation politique aux jeunes», a-t-il indiqué. Et de renchérir: «Nous n'avons pas les moyens pour construire une école, mais nous allons l'assurer par l'organisation des universités et des débats de réflexion», a-t-il affirmé. Revenant sur le mécontentement affiché par les uns et les autres, le chef de file estime qu'il est impossible de satisfaire tout le monde. «Il y avait beaucoup de candidatures pour un nombre limité de places», a-t-il justifié. Toujours, dans ce sens, M.Belkhadem explique que les comportements signalés lors de l'opération de désignation des représentants de wilaya sont dus à une mauvaise compréhension des directives. Il a révélé avoir reçu cinq recours demandant l'exclusion de membres du comité central, lesquels recours seront soumis à des juristes car les statuts du parti ne soulèvent pas cette problématique. M.Belkhadem a estimé par ailleurs, que le 9e congrès du parti était «un succès sur tous les plans, politique et organisationnel». M.Belkhadem a ensuite indiqué qu'il n'y avait pas «d'opposition idéologique dans les rangs du parti» soulignant que «tous les différends et conflits ont été résolus avant la tenue de ce congrès qui a été le couronnement de cette démarche». Interrogé sur la lettre de Abdelhamid Mehri, M.Belkhadem répondra: «On me l'a donnée avant-hier à 17 heures». Il a, cependant, confirmé avoir lu cette lettre à travers la presse. Commentant la proposition de l'ex- secrétaire général qui a appelé à l'ouverture d'un débat franc, M.Belkhadem affirme que ce n'est pas un débat de congrès mais d'instance exécutive. Sur la révision profonde de la Constitution, M.Belkhadem considère: «Il y a d'autres sujets plus urgents comme les questions sociales et économiques et la lutte contre la corruption». Sur le devoir de mémoire, M.Belkhadem a réitéré l'attachement de son parti à cette revendication. «Le devoir de mémoire doit s'inscrire dans les relations entre les deux pays», a-t-il martelé.