L'entrée du marché d'El Affroun est de plus en plus envahie par une multitude de marchands de tout acabit qui proposent aux passants divers produits de grande consommation à des prix relativement abordables par rapport à ceux affichés dans les étals des magasins. Le souk connaît chaque jour, une grande affluence des citoyens, qui le plus souvent, trouvent leur compte en raison des prix pratiqués par les vendeurs ambulants qui occupent le moindre espace, créant ainsi une situation d'anarchie, gênant considérablement les commerçants réguliers. Les ruelles qui mènent au marché étouffent sous le poids de ce grand nombre de vendeurs à la sauvette avec leurs charrettes et leurs étals de fortune, où il est pratiquement difficile d'avancer sans faire du coude-à-coude et sans être malmené. Les nombreuses opérations d'assainissement qui ont été effectuées n'ont pu venir à bout de ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. «C'est à croire que plus personne ne veille à sa santé et qu'aucun organisme ne contrôle pour nous ce que nous ingurgitons à longueur de temps», nous dira un boulanger qui étale son pain proprement derrière sa vitrine jusqu'à une heure tardive de la journée. Pourtant, à partir de 18h, les ménagères du matin font place aux fonctionnaires du soir qui se bousculent devant l'entrée du souk afin de s'approvisionner en pain posé à même le sol, exposé ainsi à un environnement dépourvu de toute règle élémentaire d'hygiène sans que personne ne fasse la remarque sur les conditions de vente, trop absorbé par la baisse des prix. «L'hygiène a un prix, mais la santé en a un autre plus cher», nous dira un passant soucieux de sa santé.