Statutairement, la DTN ne peut, en aucun cas, être conçue en dehors des structures de la Fédération. Le conflit Fédération algérienne de football (FAF) -Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) engendré par la nomination de l'Allemand, Peter Schnittger, au poste de directeur technique national (DTN) risque de se réapproprier les esprits de l'opinion sportive nationale. Mettant à profit la tribune de notre rubrique «A coeur ouvert», le président de la FAF, Hamid Haddadj, s'est, une nouvelle fois, vu contraint de sortir de son mutisme pour apporter des éclaircissements nécessaires à l'opinion publique quant à la genèse de l'affaire. Sans aller par quatre mille chemins, Hamid Haddadj, affirme que «le MJS nous a imposé Peter Schnittger en tant que DTN et cela sans notre aval ni consultation, au préalable». Clair, net et précis. Cette situation caractérise le bras de fer engagé entre le MJS et la FAF. La genèse de l'affaire remonte au refus de Haddadj de se soumettre au diktat du MJS qui veut s'ingérer dans la gestion de la FAF, contrairement aux statuts de la Fifa. En optant de la sorte, le MJS a «brûlé» la politesse à la Fédération en nommant l'Allemand, Peter Schnittger, à la DTN. Statutairement, le DTN est nommé sur proposition de la FAF, après approbation du MJS. Mais ce dernier, pour imposer Peter Schnittger, s'est basé sur un article stipulant que «le MJS met à la disposition des fédérations, le personnel technico-administratif». En clair, «sur demande des fédérations et non une obligation» précise Hamid Haddadj qui souligne l'«impraticabilité des statuts». Hamid Haddadj a tenu à préciser que statutairement, la DTN ne peut, en aucun cas, être conçue en dehors des structures de la fédération. D'autant que la FAF n'a jamais demandé à la tutelle la mise à disposition de ce technicien allemand. Dans ce cas «Schnittger a été imposé à la FAF sans qu'il ne lui soit fait appel» explique le premier responsable du football national. En outre, Haddadj remet en cause les clauses du contrat de Schnittger, imposé par le MJS. Dans le cas de cet article en question, la FAF se devait de signer le contrat avant de le soumettre à la tutelle pour approbation. La FAF est responsable de la DTN, tout en reconnaissant «être la seule responsable des résultats des sélections nationales et de l'échec de la DTN». Bien plus, parmi les clauses du contrat proposé à Peter Schnittger par le MJS, Hamid Haddadj déplore la liberté de choix accordé à l'Allemand. Selon le premier responsable du football national, «le DTN avait le droit de choisir et de nommer les entraîneurs nationaux à l'exception de l'entraîneur de l'EN ´´A´´, entraîneur déjà engagé». Ainsi, pour Hamid Haddadj, «il n'y avait pas renonciation d'objectifs, mais renonciation de fait». Une façon de faire endosser l'échec de l'EN «A» par la seule fédération du fait, que «c'est elle qui avait recruté le Français Jean-Michel Cavalli» précise Hamid Haddadj. Ce quiproquo, né du piétinement des prérogatives, fait que Peter Schnittger n'a jamais rendu de compte à sa tutelle, en l'occurrence la FAF. Chose que désapprouve le premier responsable de l'instance, gérant le sport-roi. «La DTN est sous la responsabilité de la FAF, elle travaille avec et pour la FAF», précise Haddadj. Et de souligner: «Schnittger n'a jamais mis les pieds à la FAF. D'ailleurs, ses bureaux se trouvent au stade du 5-Juillet dont on a chassé l'ancienne DTN. En outre, ces locaux ne sont ouverts que quand Schnittger est en Algérie». Et de renchérir: «Ce n'est ni la FAF ni son président qui ont créé ce problème de la DTN. Nous avons, au contraire, applaudi cette nomination en son temps. Mais nous nous en sommes démarqués dès que nous avons constaté des problèmes. Figurez-vous que ce technicien n'a remis aucun document à la FAF. Encore moins un plan de développement. Le seul document qu'il a remis, ce sont deux feuillets sur la formation de jeunes». A ce rythme, le sport-roi n'est pas prêt de sortir de l'auberge. Et, le football algérien n'a, en tout cas pas besoin de cette polémique stérile et de cette guéguerre qui ne dit pas son nom et qui n'arrange pas du tout ses affaires. Aussi, la sérénité et la responsabilité sont de mise pour faire avancer les choses et dépasser les écueils si on veut que le football national retrouve le gotha mondial.