«La France présidente», est le slogan adopté par la candidate socialiste pour cette élection. Charmante, toujours souriante, élégante et surtout séduisante, la candidate socialiste Ségolène Royal, mène un parcours de battante pour l'Elysée. Elle s'est battue seule contre les «éléphants» du Parti socialiste. Récompense: plébiscitée par la Convention du PS, une première en France, qui lui dégagea la voie en boutant hors de son chemin, les poids lourds du parti que sont Laurent Fabius, ancien Premier ministre et ancien président du Parlement, Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre de l'Economie et des Finances dans le gouvernement Jospin, et Jack Lang, ancien ministre de la Culture et de l'Enseignement, notamment. Née le 22 septembre1953 à Dakar (Sénégal), cette fille d'officier, a été élevée dans une famille de huit enfants (quatrième née). Après des études secondaires dans les Vosges, elle a bénéficié d'une bourse qui lui a permis de décrocher sa licence en sciences économiques à l'université de Nancy. Alors qu'elle n'était qu'une simple adhérente au Parti socialiste, elle obtient sa deuxième licence en droit et sciences politiques à l'Ecole nationale d'administration (ENA). Son «petit» bagage politique lui a valu d'entrer de plain-pied dans les affaires de l'Elysée. Elle y passe, ainsi, sept ans sous la présidence de François Mitterrand. Elle a été chargée de mission sur les questions de santé, d'environnement et de jeunesse. En 1988, elle est élue députée des Deux-Sèvres. De 1992 à 1993, Mme Royale est ministre de l'Environnement. Rappelée par le gouvernement de Lionel Jospin, en 1997, elle a été nommée ministre déléguée à l‘Enseignement scolaire, qu'elle quitte en 2000 pour rejoindre le ministère de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapés. Fin de fonction en 2002, Mme Royal devient, en 2004, présidente de la région du Poitou-Charentes. Nantie d'une bonne expérience politique, cette mère de quatre enfants, campagne du premier secrétaire du PS, François Hollande, affiche, en 2005, son ambition de postuler à la présidence de la France. «En travaillant aux côtés du président (François Mitterrand), j'ai pris la mesure du fonctionnement des institutions et de l'Etat», souligne Mme Royal. En 2006, elle est désignée candidate du PS pour la course à l'Elysée. Quelques mois plus tard, elle présente son «Pacte présidentiel» constitué de 100 propositions: relancer la croissance pour travailler, améliorer le pouvoir d'achat, promouvoir l'éducation sous le slogan «L'école est le coeur battant de la République», garantir la protection sociale des familles, décider l'excellence gouvernementale, lutter contre toutes formes de violence et agir pour une France plus forte, sont les sept piliers de ce «Pacte présidentiel.» Sur l'immigration, Mme Royal propose d'instituer un visa multiple (aller-retour), sur plusieurs années, afin que les migrations s'adaptent aux besoins réels du marché du travail. Elle refuse, toutefois, «une régularisation globale». L'alternative: «rétablir la règle des dix ans comme critère de régularisation». En ce qui concerne le continent africain, elle cherchera à arranger «les désordres sans précédent» causés par «l'Etat de droite.» Pour notre politique africaine: l'invention d'une autre voie, rompant avec la «France-Afrique», fondée sur l'essor de la coopération économique, la présence accrue de l'Europe, le renforcement des mécanismes contribuant à l'émergence de la démocratie et le développement de la francophonie doivent être à l'ordre du jour. S'agissant du Proche-Orient, elle propose de «lancer avec nos partenaires européens, une initiative pour une Conférence internationale de paix et de sécurité au Proche-Orient.» Mme Royal aspire au changement: «Je serai la présidente qui changera la France». Au cas où Mme Royal est élue aujourd'hui, elle entrera dans l'histoire comme la première femme de la République française.