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Elle a osé, elle a réussi
Ségolène Royal. Candidate du PS à l'élection présidentielle française
Publié dans El Watan le 23 - 11 - 2006

« Moi, le pouvoir ne me changera pas, c'est un des engagements que je peux vous faire ». « En revanche, nous avons la responsabilité de faire changer le pouvoir, en le rendant aux citoyens mais sans démagogie. »
Ségolène Royal
A 53 ans, la socialiste Ségolène Royal, députée des Deux-Sèvres et présidente de Poitou-Charentes, est la première femme de l'histoire de la République française à entrer dans la course à l'Elysée. C'est là, pour la France républicaine, une novation. Ce n'est pas la seule, celle que l'on présentait comme « inexpérimentée » face à ses deux concurrents internes, deux éléphants du parti socialiste, le socio-libéral Dominique Strauss Kahn et le tenant de la gauche Laurent Fabius, a été plébiscitée jeudi 16 novembre par les militants du PS (60,62% des voix) laissant loin derrière elle les deux autres candidats à la candidature (20,83% pour DSK et 18,54% pour Laurent Fabius). Ségolène Royal se distingue véritablement avec sa victoire aux élections régionales de 2004 où, avec - 46,29 %, - le meilleur score national des candidats socialistes - , elle emporte le Poitou-Charentes de Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre. D'aucuns s'accordent à dire que ce succès marquera la véritable irruption de Ségolène Royal dans le jeu socialiste, et son irrésistible progression vers l'investiture présidentielle. Ségolène Royal n'a pas fini de se démarquer sur la scène politique française. Elle remporterait l'élection présidentielle au second tour si elle y affrontait Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac, selon un sondage Ifop réalisé pour Paris-match. La candidate investie par le PS l'emporterait avec 51% des voix face au président de l'UMP et avec 59% des suffrages face au président de la République sortant, à en croire cette enquête d'opinion. Elle est créditée de 29% des suffrages au premier tour dans l'hypothèse d'une candidature UMP de Nicolas Sarkozy et de 33% des voix dans l'hypothèse d'une candidature UMP unique de Jacques Chirac. Hommes et femmes politiques, analystes, journalistes français et étrangers s'accordent à dire que Ségolène Royal a suscité, sinon une révolution, certainement un bouleversement de la pratique de la politique. Le PS sort de ses primaires du 16 novembre consolidé, transformé et revigoré. L'échec du 22 avril 2002 semble loin. Face aux railleries, elle reste inébranlable On dit de Ségolène Royal qu'elle est audacieuse, déterminée. Qu'elle ose. Derrière son sourire éclatant, la « gazelle » cache une volonté farouche, une énergie inépuisable et une ambition trempée. Face au « machisme » de ses camarades politiques, aux railleries de la droite, elle reste inébranlable. « Elle s'est saisie d'une audace, classiquement perçue dans la classe politique, comme virile : l'audace de postuler », analyse Mariette Sineau, directrice de recherche au CNRS et au Centre d'étude de la vie politique française (Cevipof), dans Libération. Devant des sympathisants réunis au gymnase Japy, à Paris, trois jours avant le vote des socialistes, Ségolène Royal avait dénoncé une conception « machiste » de l'exercice du pouvoir. Elle a évoqué une phrase attribuée à Laurent Fabius qui se serait demandé en début de campagne : « Qui va garder les enfants ? » Elle a affirmé que Dominique Strauss-Kahn avait déclaré qu'« elle aurait mieux fait de rester chez elle au lieu de lire ses fiches cuisines » lors du débat sur les questions internationales. « Le cœur du combat pour la laïcité, c'est d'abord le combat pour la mixité et pour l'égalité », avait affirmé Ségolène Royal. « Mon combat pour la laïcité, c'est pour vous femmes voilées, femmes mutilées, femmes excisées, femmes violées, femmes écrasées. » Ségolène Royal rompt avec les méthodes de son parti, adopte un ton, une démarche qui lui sont propres. Elle incarne la nouveauté, dans le style et le vocabulaire. Aux discours et analyses idéologiques, elle préfère le pragmatisme et se met « à l'écoute » des gens. Elle parle de ce qu'elle fera, de l'avenir et de la place qu'elle entend donner aux Français dans la démocratie. De sujets qui font leur préoccupation quotidienne. Face aux critiques, elle reste inébranlable. « Je suis en phase avec les profondeurs de la société », assure-t-elle. « Ma star à moi, c'est vous ! », lance-t-elle à son public, lors d'un meeting en Lozère.
Remettre le peuple français au cœur du projet des socialistes
Devant les habitants de Vitrolles, une ville gérée par le Front national pendant 4 ans, aux Français issus de l'immigration, elle affirme que la France « s'est diversifiée, colorée sans admettre encore totalement ce qu'elle est devenue ». « La France, je vous le dis, doit reconnaître comme légitimes ceux dont les familles sont venues d'ailleurs et qui sont aujourd'hui des Français à part entière. » « Jusqu'à quand parlera-t-on des Français de souche comme si les autres étaient de feuillage et de branchage », a-t-elle martelé. Dès l'annonce des résultats, Ségolène Royal a lancé un appel au rassemblement en direction de ses deux rivaux malheureux et des militants socialistes qui n'ont pas voté pour elle. « Je veux incarner ce changement, lui donner de la crédibilité, lui donner de la légitimité et je crois que, ce soir, cette légitimité m'est aujourd'hui apportée et j'en remercie du fond du cœur les militants socialistes, parce que, demain, je vais avoir comme tâche de les rassembler tous, y compris ceux qui n'ont pas voté pour moi, je compte sur eux », a-t-elle souligné. Ségolène Royal s'est également engagée à rester elle-même. « Et, fidèle aux valeurs qui sont les miennes, d'écoute, d'attention, de regard sur la réalité telle qu'elle est, je vais continuer de la même façon. Je vais rester moi-même ». Elle a déclaré lundi à TF1 qu'elle ferait une campagne présidentielle « participative » pour « remettre le peuple français au cœur du projet des socialistes » et « construire avec lui les réformes » qu'elle mettrait en œuvre si elle est élue chef de l'Etat. La première phase de sa campagne, a-t-elle expliqué, sera « une phase d'écoute, pour (...) agir juste, partir des vrais problèmes des gens et y répondre ». Ségolène Royal a lancé quatre thèmes de réflexion : l'éducation « qui doit être au cœur de tout et au devant de tout », « l'ordre juste », « la vie chère » et « l'environnement ». Sur tous ces sujets, « il y a déjà des choses » dans le projet présidentiel du PS mais « nous devons aller plus loin (...) dans la hiérarchie des priorités et dans les idées neuves que les Français vont apporter dans cette campagne », a-t-elle fait valoir. Fille de militaire, la candidate socialiste a mis en avant ses « valeurs », souvent jugées conservatrices par une partie de la gauche. A ceux qui critiquent ses positions « droitières », elle répond qu'elle s'engagera contre les « inégalités ». Elle prône la « rupture ». Elle n'hésite pas à aller sur le terrain du candidat non encore déclaré de l'UMP, Nicolas Sarkozy : l'insécurité, ou s'attaquer à des sujets tabous au sein du PS comme la révision de la carte scolaire ou de proposer des « jurys citoyens » au risque de se faire railler et taxer de « populiste ». C'est « une redoutable candidate, qui marche dans les pas de Nicolas Sarkozy dans de nombreux domaines, comme la sécurité et a su prendre le PS par la droite », analyse Patrick Devedjian, conseiller politique du patron de l'UMP. Nicolas Sarkozy, qui il y a quelques semaines encore, pensant qu'elle était la concurrente la plus facile à battre, raillait « le vide sidéral de sa pensée » ou encore « sa faiblesse dans les débats ». Mais, au lendemain des primaires du PS, le président de l'UMP jugeait que la candidate PS incarnait « une aspiration forte du PS, mais aussi des Français dans leur ensemble, au renouvellement ».
Revenir à la régularisation au long cours
Sur l'immigration et les sans-papiers, Ségolène Royal considère que « ce ne serait pas une bonne décision de régulariser massivement », car « on ajoute de la misère à la misère ». « Il faudra revenir à la régularisation au long cours » après dix ans de présence irrégulière en France. Quant aux expulsions, « un Etat de droit doit respecter la loi », mais il faudra le faire en « coopération » avec les pays concernés. Elle avance la nécessité de « rebâtir l'aide au développement », de faire « du développement respectueux des gens », plutôt que de « penser à la place des gens dans une logique néo-colonialiste ». Sur la sécurité, Ségolène Royal a accusé le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, d'être responsable d'« un système de production de masse de la délinquance ». Les primodélinquants de plus de 16 ans pourraient être placés dans « un camp humanitaire dans un pays pauvre, encadré par l'armée - oui par l'armée ! - ou alors par les pompiers, par les gendarmes (...), par des gens qui sont capables de leur redonner des règles ». « Toute forme d'encadrement qui permet à un jeune de se remettre debout est de toute façon préférable à la prison et surtout pour les mineurs ». Définissant « l'ordre juste », elle explique qu'il « consiste à mettre en place des règles qui s'appliquent à tous pour permettre à chacun – et non pas seulement à quelques-uns – d'être plus libre, en bénéficiant de sécurités durables ». « L'ordre juste ce n'est pas, comme le fait M. Sarkozy, de dresser les gens les uns contre les autres et notamment de dresser la justice contre la police et la police contre les jeunes, mais au contraire de mettre en place des repères d'autorité cohérents entre la famille, l'école, le quartier, la police et la justice », a-t-elle ajouté. Sur les questions internationales, elle affirme : « Ma politique diplomatique ne consistera pas à aller s'agenouiller devant George Bush. » La présidentiable socialiste a déclaré sur LCI : « C'est une chose, l'alliance avec les Américains. C'est autre chose que l'alignement sur George Bush. » « Quand Nicolas Sarkozy s'aligne ça veut dire quoi ? Qu'il cautionne le critère de guerre préventive ? Qu'il accepte cette théorie de guerre du bien contre le mal, ça veut dire qu'il tolère toutes ces tentatives de déstabilisation dans le monde ? On ne peut pas l'accepter et, d'ailleurs, les Français ne l'acceptent pas », a-t-elle ajouté. Et avec assurance, en direction du plus grand nombre : « Nous allons tous ensemble gravir cette montagne jusqu'en mai 2007. »
PARCOURS
Née le 22 septembre 1953 sur la base militaire de Ouakam, près de Dakar, où son père a été affecté au Sénégal, Marie-Ségolène Royal est le quatrième enfant d'une fratrie qui en comptera huit. Après des études dans les Vosges, elle intègre Sciences-Po Paris puis l'Ecole nationale d'administration dans la promotion Voltaire. Elle y côtoie son compagnon, François Hollande, aujourd'hui premier secrétaire du PS, avec qui elle a quatre enfants, Dominique de Villepin, Renaud Donnedieu de Vabres. A sa sortie de l'ENA, en 1980, elle devient magistrate au tribunal administratif. En 1982, elle entre à l'Elysée comme chargée de mission à la Jeunesse, puis aux Affaires sociales auprès de François Mittérand. En 1988, elle entre à l'Assemblée comme députée des Deux-Sèvres. Ministre de l'Environnement du gouvernement de Pierre Bérégovoy en 1992-1993, elle fait notamment voter des lois sur la gestion des déchets ou les nuisances sonores. Ministre déléguée à l'Enseignement scolaire de 1997 à 2000 sous Lionel Jospin, puis ministre déléguée à la Famille de 2000 à 2002, Ségolène Royal combat le bizutage et le racket, facilite l'accès à la pilule du lendemain, réforme l'accouchement sous X et crée le congé paternité. Elle est élue en 2004 à la tête de la région du Poitou-Charentes, fief de Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre.


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