Les responsables du club sétifien ont mal apprécié le programme de celui-ci. Arriver jusqu'au puits et ne pas étancher sa soif, c'est bien la mésaventure que risque de vivre l'Entente de Sétif qui se retrouve aujourd'hui, en finale de la Champion's League arabe, plus proche de l'échec que de la victoire. On a longuement disserté, jusqu'ici, sur le match de jeudi dernier qui a vu le club algérien se casser les dents face à un adversaire jordanien certainement mieux préparé et mieux organisé sur le terrain que lui. Il serait exagéré de ne plus croire aux chances de l'Entente de remporter le trophée. Tant qu'il reste un match à jouer, ces chances ne sont pas nulles et les Algériens pourraient, dans 15 jours, réussir le match parfait, celui qui pourrait leur permettre d'inscrire le nom de leur club pour la première fois dans le palmarès de la Champion's League arabe dans sa nouvelle version. Mais le réalisme oblige à réduire au maximum ses chances surtout après ce qu'a montré l'ESS lors du match aller. Il est, en effet, apparu jeudi dernier, que l'équipe sétifienne a eu un mal fou à terminer correctement le match devant un adversaire nettement plus en jambes qu'elle. Si la rencontre avait duré dix minutes de plus, les Jordaniens auraient pu inscrire un autre but qui aurait grandement compliqué les affaires des Sétifiens en prévision du match retour. Dans le scénario qui nous été servi jeudi soir, on est en droit de se demander s'il n'y pas eu une certaine faillite stratégique de la part des responsables du club sétifien. Pour que ce dernier soit prêt à aborder cette finale dans des conditions appréciables, ils avaient misé sur le renvoi du match de championnat que l'Entente devait disputer, chez elle, contre le WA Tlemcen. Un renvoi qui avait fini par être satisfait par la Ligue nationale alors que le match en question se situait à sept jours du rendez-vous contre El Fayçali. Ces mêmes dirigeants avaient opéré de la même manière à l'occasion du match retour de la Coupe arabe qui avait opposé leur équipe à celle du Ahly Djeddah. On se souvient qu'à ce moment-là, ils avaient obtenu le report du match de championnat contre l'OM Ruisseau alors qu'en la circonstance il y avait un intervalle de cinq jours entre les deux confrontations. Dans les deux cas, les Sétifiens ont argumenté leur décision par le risque de blessures qui pesait sur leurs joueurs s'ils avaient disputé les rencontres de championnat. L'entraîneur de l'Entente, Rabah Saâdane, a, pour sa part, carrément indiqué que son équipe était trop fatiguée pour jouer autant de matches. Sur ce dernier point, on se permettra de faire le parallèle avec El Fayçali qui, au contraire de l'Entente, n'a pas cessé de disputer des matches officiels que ce soit en championnat jordanien, qu'en coupe de son pays ou, et c'est très important, en Champion's League d'Asie. Au bout du compte, ce furent bien les joueurs supposés exténués par la multiplication des matches, c'est-à-dire les Jordaniens, qui ont le mieux terminé la finale aller de la Champion's League arabe devant une formation algérienne qui a achevé ce rendez-vous sur les genoux. Une autre erreur stratégique de la part des responsables du club algérien a été de titulariser Lazhar Hadj Aïssa dans cette finale aller. Voilà un joueur qui relevait de blessure, qui n'avait plus disputé de match officiel depuis plus d'un mois et dont on a pris le risque de l'aligner d'entrée de jeu dans un match aussi important. Hadj Aïssa a certainement de la qualité (algérienne sans plus), il n'avait aucune chance d'être celui qui pouvait mener l'Entente sur le chemin d'une victoire que ses milliers de supporters appelaient de tous leurs voeux. On a vu, jeudi soir, un joueur traînant sa peine sur le terrain et n'étant d'aucune utilité pour son équipe. Pis, il a été un boulet pour ses coéquipiers forcés de passer par un élément qui freinait toutes leurs actions. Avouons qu'en la circonstance, les Sétifiens ont joué comme au poker lorsqu'on bluffe. Soit ça passe et le coup est gagnant, soit ça casse et plus dure sera la chute. Ça n'est pas passé et l'Entente en a récolté de très mauvais fruits. Si le match de championnat contre le WAT avait pu se jouer, il aurait servi aux joueurs sétifiens de rester en condition et à Hadj Aïssa de se mettre en condition. En tout cas, l'ESS, qui courait trois lièvres à la fois, pourrait ne rien avoir en fin de saison. En Coupe arabe elle a, grandement, compromis ses chances de victoire et en Coupe d'Algérie, elle va avoir affaire à une USM Alger très en forme en ce moment. Reste l'objectif essentiel de l'ESS qui est le championnat. Ce lundi, elle va rattraper son retard dans le calendrier en affrontant le WAT et jeudi prochain elle recevra le NAHD. Deux matches importants en trois jours. Il y là de quoi user les joueurs sétifiens si l'on suit le raisonnement de ses responsables. On prend, d'ores déjà, le pari de voir le match de jeudi contre le NAHD reporté à une date ultérieure.