«Le dossier des salaires impayés a été remis au chef du gouvernement». Le dossier des salaires impayés est toujours en suspens. Pourtant, un tête-à-tête entre Sidi-Saïd et Tayeb Louh, ministre du Travail, a eu lieu pour résoudre ce casse-tête. L'on a annoncé, au début de ce mois, son règlement durant la première dizaine du mois de mai. Et voilà que la question est, une nouvelle fois, renvoyée aux calendes grecques. S'agit-il d'un problème de planning, ou y a-t-il une entrave d'un autre genre? Le chargé de la communication de la Centrale syndicale, M.Rachid Aït Ali, a fait savoir, tout bonnement que «le dossier des salaires impayés est ficelé et remis au chef du gouvernement». Etant en campagne pour les législatives du 17 mai, Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement et secrétaire général du FLN ne peut régler dans l'immédiat le dossier. La marge des hypothèses reste permise. Si ce n'est une vérité. Surtout lorsqu'on sait que tout le staff FLN de l'Exécutif est appelé, contre toute logique, à s'impliquer dans la campagne des législatives. C'est le scénario redouté. Ainsi, la question sur les querelles sociales semble être renvoyée à plus tard. Jusqu'à la fin de la campagne électorale éventuellement. A en croire M.Aït Ali, tous les comptes sont faits. Pour rappel, une commission interministérielle avait été installée afin de prendre en charge le problème des salaires impayés. Cette même commission n'a rendu -jusqu'ici- aucun compte, tandis que Tayeb Louh, interrogé à maintes reprises par la presse, n'a cessé d'affirmer que le dossier est pris en charge. Selon un précédent diagnostic d'évaluation de l'Ugta, le chiffre des 20.000 salaires impayés était de 43.000 avant de passer à 35.000. Les travailleurs du secteur du textile et du bâtiment sont les plus touchés, avec une proportion de 10.000 salaires impayés, soit 50% du total. Le chargé de la communication de la Maison du peuple nous informe que la commission interministérielle a finalisé son travail, en attendant son passage devant le chef du gouvernement. Le FLN a-t-il l'intention de jouer la carte des salaires impayés pour déstabiliser l'Ugta, dirigée par des cadres RND? L'enjeu est de taille! Le dernier rendez-vous destiné à résoudre le récurrent casse-tête des salaires impayés remonte à quelques jours seulement. Le patron de l'Ugta et le ministre du Travail et de la Sécurité sociale se sont rencontrés afin de mettre un terme à la polémique. Cependant, l'on n'a pas cessé depuis cette rencontre d'annoncer les dates d'un règlement qu'on avait tendance à juger «définitif». Ce problème traîne encore depuis des mois comme un boulet. Cette fois-ci, il faudrait peut-être attendre l'après-législatives pour le régler. Un second risque pour les candidats en campagne qui, des jours durant, n'ont cessé de scander des slogans contre l'abstention.