Des jeunes Tunisiens et Libyens engagés pour aller combattre en Irak via l'Algérie, sont détournés au profit d'Al Qaîda au Maghreb islamique. En s'accordant le privilège d'envoyer des étrangers en Algérie pour renforcer le terrorisme, Al Qaîda offrira la possibilité aux théoriciens du terrorisme de justifier les massacres. Dans ce cas, pour les services de sécurité, la lutte antiterroriste n'est plus une stratégie de force, mais une guerre de renseignements. C'est ce qui a amené les services de sécurité à opter pour la collecte de renseignements, qui pourraient leur servir à faire échec aux complots terroristes. Ce plan militaire stratégique a donné ses résultats et l'exploitation d'informations après vérification, à permis le démantèlement de plusieurs réseaux de recrutement de mercenaires devant rejoindre les maquis du Gspc. Presque huit ans après l'entrée en vigueur du processus de la concorde civile et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, avec le retour progressif de la sécurité en Algérie, le terrorisme refuse de lâcher prise. Même «résiduel» comme aiment le qualifier certains, il continue cependant de semer la mort. Exploitant sans le moindre état d'âme la situation de marasme économique et sociale, ses commanditaires tablent aujourd'hui sur le sentiment de ras-le-bol d'une population qui ne croit plus aux discours. Depuis les attentats du 11 avril, le processus de «l'Algérie, pays explorateur de terrorisme est en train d'être renversé». La crainte de voir le terrorisme classique se muer en terrorisme de kamikaze s'est confirmée dans le sang, mais a aussi provoqué un énorme cataclysme dans les groupes armés encore actifs. C'est dans ce contexte particulier, ont confié des sources sûres, que «les recruteurs de la mort» vont s'impliquer davantage afin de transformer l'Algérie en un immense «laboratoire international», selon les termes des mêmes sources. Récemment, des sources tunisiennes ont affirmé que des jeunes Tunisiens et Libyens engagés pour aller combattre en Irak via l'Algérie, sont détournés au profit d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Leur nombre n'est pas encore connu, mais serait «important» selon nos sources. On parle de dizaines d'élements qui écument actuellement les maquis du Gspc-Al Qaîda. Le danger est là et le phénomène des étrangers qui prennent les armes en Algérie n'est pas nouveau, ont tenu à souligner les mêmes sources. Lors de l'opération d'envergure de l'ANP à l'est du pays vers la fin de l'année 2006, des terroristes de différentes nationalités (malienne, libyenne, mauritanienne, et marocaine) ont été découverts parmi les éléments armés abattus. A l'époque, on voyait la main de Ben Mokhtar. Cet émir étant connu pour ses liens étroits avec les différents groupes «ethniques» du Sahel qui partagent avec lui la contrebande. Dernièrement, un officier de la Gendarmerie nationale a affirmé, à l'issue de la saisie d'importantes quantités d'opium, que ce trafic assurait à Ben Mokhtar les ressources nécessaires à l'achat d'armes destinées aux groupes armés. La rébellion au Mali, l'anarchie au Tchad, la situation au Sahara occidental et les éventuelles tentatives de faire «capoter» l'expérience démocratique en Mauritanie, constituent les ingrédients d'une seule turbulence, celle tout à fait favorable à Al Qaîda. La piste des trois Libyens arrêtés récemment dans la wilaya de Boumerdès peut mener loin les investigations des services de sécurité. Dans ce contexte, il faut rappeler que des Syriens ont été arrêtés à Batna et des Irakiens à Khenchela en 2006. En 2003 des dizaines de Marocains venus rencontrer le Gspc, ont été arrêtés avant d'arriver à destination. Durant cette même époque, il y a lieu d'évoquer également le massacre de 31 personnes près de Béni Ounif lors d'un faux barrage. Nos sources confirment qu'il y avait des étrangers parmi les terroristes qui ont pris la fuite, après leur forfait, en direction du Maroc. Le trafic de drogue et le terrorisme ont toujours fait bon ménage. Les frontières algériennes s'étendent sur plus de 8000km. L'Algérie fait face à un problème similaire à celui des «Américains et leur frontière avec le Mexique», mais d'une manière plus importante. Notre pays n'a pas les moyens de rendre ses frontières hermétiques et puis, il est surréaliste de penser qu'elle va s'engager dans la construction d'un mur à l'américaine! Sur le plan stratégique, certaines positions de l'Algérie gênent, à tel point que le retour de la paix dans notre pays est perçue comme une menace à certains intérêts. La menace prend forme avec l'arrivée accrue de ces étrangers recrutés par des réseaux spécialisés, implantés à El Oued, Khenchela et Tébessa, affirment nos sources sécuritaires. L'objectif est de réduire l'Algérie à négocier les dossiers les plus stratégiques en position de faiblesse. Nos sources ajoutent, qu'à Tamanrasset, El Goléa, dans la wilaya de Ghardaïa et à El Oued, la connexion du trafic de grande envergure avec le terrorisme s'est établie grâce surtout aux liens de parenté et autres alliances difficiles à «perforer» et puis quand l'argent s'y met... Les mêmes sources ajoutent que cette tactique a été utilisée par Ben Laden et par Ben Mokhtar. Alors, le péril des «desperados tiers-mondistes» seraient-ils à nos portes? Rien n'empêchera Al Qaîda d'envoyer même des chefs terroristes plus aguerris pour diriger les phalanges terroristes en Algérie.