Ce qu'il faut retenir, c'est que les responsables locaux s'en lavent aujourd'hui les mains, tout en reconnaissant que les listes des logements sociaux sont frauduleuses. Les membres du Conseil communal de l'APC de Hussein Dey ont dénoncé, dans un communiqué adressé hier à notre rédaction, «l'ambiguïté et le manque de transparence ayant marqué le travail de la commission de logements sociaux de ladite commune». A ce sujet, ils mettent en exergue le fait que les trois représentants de l'APC ont été désignés par le président de la commune, qui a exclu les représentants légitimes des associations et des comités de quartier piétinant ainsi l'article 10 du décret exécutif n° 42-98 du 1er février 1998. L'on rappelle que cette mise au point vient après la colère des citoyens, la semaine dernière, au niveau de la daïra de Hussein Dey, à la suite de l'affichage des listes des bénéficiaires des logements sociaux, une liste qualifiée de «frauduleuse» par ces derniers. Paradoxalement, le président de l'APC, M.Yahia Aïssa, avait, lui aussi, critiqué le travail de la commission en question lors d'une déclaration accordée à notre journal. «La commission d'enquête est défaillante, je reconnais l'existence de dépassements et d'abus de pouvoir dans son travail», a-t-il souligné. Le représentant du FFS rejette donc toute responsabilité arguant le fait que la commission d'enquête regroupe aussi des membres représentant l'Ugta, l'Organisation nationale des moudjahidine et celle des enfants de chouhada... A en croire cette déclaration, le manque de transparence avait pour principale origine les représentants desdites organisations. Ce qu'il faut retenir, c'est que les responsables locaux de l'APC de Hussein Dey s'en lavent les mains, tout en reconnaissant que les listes des logements sociaux sont frauduleuses. Qui est donc derrière ces dépassements? Qu'est-ce qui motive ces échanges d'accusations? Pourquoi a-t-on attendu la publication des listes pour dénoncer le travail de la commission d'enquête? La réponse semble s'imposer d'elle-même. L'Algérie s'apprête à organiser, le 30 mai prochain, des élections législatives et communales. Ces élus locaux représentent différentes formations politiques comme le FFS, le RND, le FLN et le MSP, ils sont conscients qu'ils risqueraient de ternir l'image de leurs partis respectifs à Hussein Dey et ailleurs à travers le territoire national. Cependant, cela ne diminue en rien leur responsabilité d'autant plus qu'ils sont censés défendre les intérêts des citoyens, du moins c'est ce qu'ils ont promis, il y a cinq ans, à la population lors de leur campagne électorale.