L'abstention et l'absence du FFS ont été à l'avantage du parti de Saïd Sadi. Les résultats du scrutin des législatives du jeudi passé ont donné le Rassemblement pour la culture et la Démocratie (RCD) en tête avec 12 989 voix (17,51%) pour 4 sièges, suivi avec 2 sièges chacun par le RND, le FLN, la liste Indépendants «fidélité» avec respectivement 6184 voix (8,34%), 4932 (6,65%), 4629 (6,24%). Enfin, le RPR avec 1 siège représentant 4063 voix (5,48%), clôture la liste. Sur les 30 listes partisanes et indépendantes, seules cinq ont pu dépasser le seuil des 5% nécessaires pour être validées. Il fallait, en fait, avoir 3708 voix pour accéder au partage des sièges. Chose que n'ont pu réaliser 25 listes dont celles des archs et des partis satellitaires qui ne réapparaissent qu'à l'occasion des scrutins. Sur 446.353 inscrits, seuls 79.313 se sont exprimés soit un taux de 17,79% dont 5252 bulletins nuls. Leur verdict a été sans appel puisque les délégués des archs, qu'ils soient sur la liste indépendante «Citoyenneté», ou la liste du Pnsd, comme Ali Gherbi ou encore sur la liste du RCD, comme Zahir Benkhellal, ont été tout simplement sanctionnés. Le FLN a connu une grande régression comparé aux législatives de 2002 quand il a raflé la mise à une majorité écrasante. La crise née de la liste contestée lui a été fatale puisque cette fois-ci, il n'a obtenu que 2 sièges. La percée est à noter chez le RCD qui passe de deux sièges lors des législatives de 1997 à 4 à l'issue de ce scrutin. L'abstention et l'absence du FFS ont été à l'avantage du parti de Saïd Sadi. Le RND de Ahmed Ouyahia accède, pour la seconde fois, aux sièges de la députation en doublant son score. C'est sans surprise eu égard à une campagne pleine, menée avec efficacité par Omar Allilat, soutenu par le secrétaire général, Ahmed Ouyahia puis Abdelslam Bouchouareb, chef de cabinet du secrétaire général du RND. La véritable surprise est venue de la liste indépendante «fidélité» conduite par le maire d'Amizour, M.Meziane Belkacem, transfuge du RCD. Les divergences autour de l'affaire «Alexo» et le bras de fer qu'il a eu avec son chef de parti, en l'occurrence Saïd Sadi, ont fait l'essentiel de sa réputation. Cette réputation qui l'a renforcé par une estime acquise toute au long d'une campagne de vérité. Il y a enfin Smaïl Mira, un chef à l'esprit patriotique connu de tous pour ses prises de positions courageuses. En décrochant un siège, le maire de Tazmalt accède pour la première fois à la 2e chambre. Le scrutin des législatives, qui s'est déroulé dans les conditions les plus sereines, a été à la fois politique et personnalisé. Les résultats indiquent que l'expression très faible a été celle des militants encore acquis et d'autres militants mécontents qui ont opté pour l'unique liste indépendante dont le gros des électeurs est issu de l'électorat mécontent du RCD, qui se sont tournés par sanction vers Meziane Belkacem. Les mécontents du FLN ont rejoint Smaïl Mira, lui-même ancien du FLN. L'élément abstention, assez fort à Béjaïa n'a de sens que celui du discrédit qui frappe encore la classe politique. Tous les partis «sanafirs» ont été laminés. Il en est de même pour les archs dont la participation a été contestée puis rejetée. Leur liste n'a pu dépasser le seuil de 5% pour la validation. Le statut de député frappé lui aussi de discrédit n'a pas drainé grande foule.