Il stimule les gros investissements structurants. Le 9e Salon du tourisme a ouvert hier ses portes pour une durée de cinq jours. Que va-t-il apporter de nouveau? Se contentera-t-il, une fois encore, de rappeler les énormes potentialités que recèle l'Algérie dans le tourisme utile? Tout laisse croire que non, car tout le monde attend «un plus» de ce Salon. En effet, la nouvelle dynamique de travail du ministère du Tourisme, menée par son premier responsable, Noureddine Moussa, promet des résultats rapides et palpables. Ils seront atteints grâce à une politique audacieuse qui a programmé plus de 300 projets auxquels sont affectés 61 milliards de dinars. 16 milliards de dinars supplémentaires sont destinés aux infrastructures aéroportuaires, portuaires et routières afin de stimuler le secteur du tourisme. L'objectif premier est d'augmenter le nombre de touristes de 1,43 million en 2005 à 4 millions d'ici à 2015, et l'accroissement des recettes touristiques annuelles à un milliard de dollars à l'horizon 2015. Les recettes tirées du tourisme ont été estimées à 200 millions de dollars en 2006, en hausse de 15,6% par rapport à 2005. Bien sûr, économie oblige, les stands de ce Salon vont exposer richement, posters et autres gadgets invitant vers des destinations de rêve, notamment dans les fins fonds du désert. Comme les monts du Tassili agrémentés par les cyprès séculaires et les célèbres peintures rupestres ou encore au pied du plus haut mont d'Algérie, le Tahat, qui veille sur la légendaire Antinéa, reine de l'Atlantide en culminant majestueusement sur le mystérieux Hoggar. A ces destinations uniques, de par leur attrait, qui invitent quelque part à une forme d'ermitage, viennent s'ajouter les 1200km de côtes encore vierges de pollution (mais menacées tout de même), qui offrent des lieux de villégiature qui n'ont rien à envier aux autres berges de la Méditerranée si savamment exploitées et rentabilisées. Le tourisme est, sans conteste, le secteur le plus important des économies «exportatrices hors hydrocarbures» dans le monde et dans notre pays, en particulier. Source d'enrichissement, il est créateur d'emplois ciblant généralement des régions défavorisées. Il permet et incite à la fixation des habitants locaux dans les zones rurales et pastorales. En contribuant à la garantie de l'égalité des chances dans tout le pays, il concourt aussi à freiner l'exode néfaste vers les grandes villes déjà surpeuplées et souffrant d'un chômage chronique et d'un déficit de logements sans cesse croissant. Secteur créateur d'emplois dans les entreprises touristiques installées dans les régions les plus défavorisées du pays, il incite les habitants des zones rurales à y rester au lieu de migrer vers les grandes villes surpeuplées du Nord. Le tourisme encourage aussi les investissements d'infrastructure. C'est ainsi que sont construits de nouveaux aéroports, des routes, des marinas mettant en valeur des ports de plaisance, des stations de traitement des eaux ainsi que des dizaines d'autres projets. Tout cela se traduit par un mieux-être évident pour les habitants locaux tout en rapportant aux caisses de l'Etat des recettes fiscales non négligeables, drainant ainsi un pécule important en devises, hors hydrocarbures, s'entend. Culturellement, il est intéressant d'observer l'apport sur l'environnement et la culture locale qui sont mis en valeur. Cet apport se traduit par la restauration des monuments, l'ouverture de musées, la création de parcs naturels pour attirer les visiteurs...Il est utile de souligner l'apport culturel non quantifiable qui découle du brassage de civilisations, de cultures, d'idées entre les visiteurs étrangers et les habitants locaux grâce au vécu quotidien durant ces visites. Aussi, le plus important, économie mise à part, reste l'aspect humain de cette activité qui enrichit l'esprit en faisant découvrir d'autres cultures, sensibilise aux problèmes écologiques et sociaux, permet de cultiver l'amour et la tolérance. Enfin, le tourisme favorise la paix!