Le documentaire Le semeur de poèmes, du réalisateur Boualem Kamel, a été projeté, en avant-première, avant-hier à la salle Ibn Zeydoun de l'Office Riadh El Feth, à Alger. Plus qu'un film, cette oeuvre est un témoignage sur la vie de celui qui s'est donné, corps et âme, à l'Algérie, Djamel Amrani. D'une durée de 58 minutes, ce documentaire retrace la vie de ce poète qui nous a quittés en un mars froid d'un certain 2005. Subventionné dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», ce film commence par montrer des images du village natal de Djamel Amrani. Un hameau situé au fin fond de Sour El Ghozlane, dans la wilaya de Bouira. C'est ici que le poète a vu le jour un 25 août 1935. La mutation du père pousse la famille à émigrer de Cherchell à Tizi Ouzou, avant de se stabiliser à Bir Mourad Raïs à Alger. Le documentaire, entamé en 2001 et terminé en janvier 2007, est constitué d'images de lieux, d'une interview de Djamel Amrani, de témoignages de ses amis et collègues dont Youcef Merahi, écrivain et responsable au Haut commissariat à l'Amazighité et Leïla Boukli, journaliste et actuellement directrice de la Radio Chaîne III qui a indiqué, en se remémorant le défunt, qu'«on sent son âme quelque part. On dit que les poètes ne meurent pas et c'est vrai». Le semeur de poésie évoque aussi, avec beaucoup de douleur, la torture subie par le défunt poète et moudjahid dans les geôles coloniales. ‘'C'est notre grand amour pour l'Algérie qui nous a fait résister à la torture'', a confié la moudjahida Louizette Ighil Ahriz, l'une des personnes ayant apporté son témoignage dans ce documentaire ajoutant qu'«il faut que la jeune génération sache ce que nous avons subi dans les geôles coloniales». Le documentaire, projeté en présence de la représentante de la ministre de la Culture, reprend aussi des morceaux de poèmes de Djamel Amrani dont ceux d'un recueil inédit intitulé «D'un coeur commun».