Le procès du journaliste free-lance Arezki Aït Larbi aura lieu, ce matin, au tribunal correctionnel d'Alger. Le concerné, correspondant de deux journaux français, a vu son procès, prévu le 2 mai dernier, reporté. Pour ses écrits jugés «diffamatoires», Arezki Aït Larbi encourt le risque de la prison ferme. Lesquels écrits remontent à l'année 1997. Il s'agit, en effet, de témoignages qu'il avait recueillis, à l'époque, des prisonniers du pénitencier de Tazoult (ex-Lambès), dans la wilaya de Batna. Ces prisonniers avaient accusé un responsable de la tutelle de la justice de pratiquer des sévices. Sur plainte de ce responsable, M.Aït Larbi avait été condamné en décembre 1997 à six mois de prison par contumace. Son passeport lui avait été confisqué après ce jugement et ne le lui avait été restitué qu'en 2000. En avril dernier, Arezki Aït Larbi a été interpellé à l'aéroport d'Alger alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour Paris. Il fut aussitôt incarcéré, et à la suite d'un bref séjour à la prison d'El-Harrach, il a été libéré en attendant son jugement. Consternés par les déboires dont fait l'objet un confrère de la presse écrite, beaucoup de professionnels des médias n'ont pas manqué d'exprimer leur solidarité à Arezki Aït Larbi. Même la Société des rédacteurs du Figaro n'est pas restée en marge de cet élan de solidarité. Celle-ci a dénoncé «l'acharnement» dont M.Aït-Larbi fait l'objet et l'assure de son «entier soutien» et «souhaite que son procès soit l'épilogue aussi définitif que conforme au droit d'une suite de tracasseries policières et judiciaires». De son côté, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) indique, dans un communiqué rendu public hier, que le procès d'Arezki Aït Larbi constitue, à ses yeux, «un procès contre la liberté d'expression». Aussi, «la Laddh appelle l'ensemble des militants des droits de l'homme à être présents, aujourd'hui, au tribunal d'Alger pour exprimer une mobilisation sans faille en faveur de la liberté d'expression», lit-on dans le même communiqué.