Il a déjà été condamné en 1997, par défaut, à six mois de prison ferme. Le journaliste algérien, Arezki Aït Larbi, correspondant du Figaro et de Ouest France, vient d'être acquitté par le tribunal correctionnel près la cour d'Alger. Ce dernier a rendu son verdict, hier, tôt dans la matinée. Autrement dit, c'est le représentant du ministère de la Justice, le plaignant, Sellat Abdelkader, qui a été débouté dans ce procès intenté contre le journaliste pour diffamation. Ce procès s'est tenu, pour rappel, en date du 23 mai dernier dans l'enceinte du tribunal correctionnel d'Alger. Ce jour-là, seuls les représentants de la défense étaient présents, tandis que ceux de la partie civile ont brillé par leur absence. Une pléiade d'avocats de renom, tel que Mokrane Aït Larbi et Me Bourayou pour ne citer que ceux-là, ont défilé devant la présidente du tribunal pour défendre leur mandant. Pour ces écrits jugés «diffamatoires», Arezki Aït Larbi a déjà été condamné, une première fois, par défaut à six mois de prison ferme au courant de l'année 1997, rappelle-t-on encore. Lesquels écrits ayant trait aux témoignages qu'il a recueillis auprès des détenus de la prison de Tazoult (ex- Lambèse dans la wilaya de Batna), qui auraient été torturés. Ces faits remontent aux années 1985-87. Les témoignages d'Arezki Aït Larbi ont été publiés dans l'hebdomadaire l'Evénement en avril 1994. Lors du procès qui s'est tenu le 23 mai dernier, il y a lieu de noter qu'en sus de l'absence de la partie civile, le procureur de la République s'est confiné dans un silence tout au long de l'audience. Il n'avait donc requis aucune peine contre le journaliste Aït Larbi. Ce qui augurait déjà d'un acquittement. De plus, la version des témoins cités à la barre par la présidente du tribunal ont tous confirmé les faits rapportés par Arezki Aït Larbi. Par ailleurs, le comité de soutien du journaliste Arezki Aït Larbi salue, dans un communiqué rendu public hier, le verdict de la justice qui «rétablit la vérité après une décennie de mensonges et de violation de droit», a-t-on noté. Les rédacteurs du même communiqué sollicitent, en outre, le ministre de la Justice, garde des Sceaux pour l'ouverture d'une enquête administrative afin d'établir les responsabilités dans cette procédure d'exception. Ils exigent aussi l'ouverture d'une information judiciaire pour «crimes contre l'humanité», suite aux graves atteintes à la dignité humaine réveillées pendant le procès. Pour sa part, la Société des rédacteurs du Figaro avait, de son côté, «dénoncé l'acharnemen» dont M.Aït-Larbi a fait l'objet, en assurant le journaliste de son «entier soutien».