Les bains de foule auxquels aura droit M. Bouteflika donneront la juste valeur de sa popularité. Le chef de l'Etat effectue, aujourd'hui, une visite de travail dans la wilaya de Blida. Officiellement, il doit s'enquérir de l'état de mise en oeuvre du programme quinquennal. Pas moins de 10 daïras et 18 communes seront visitées par le président de la République. Dans la «foulée» de la visite effectuée, il y a une dizaine de jours dans la wilaya de Annaba, la sortie de M.Bouteflika vise au moins deux objectifs principaux: répondre aux rumeurs distillées autour de son état de santé et surtout démentir les «analyses» qui affirment que le faible taux de participation enregistré lors des dernières législatives constituerait un désaveu populaire au programme présidentiel. Alors qu'en réalité, il s'agit beaucoup plus d'une désapprobation de l'action stérile d'une classe politique en mal de repères et d'alternatives. Comme c'est l'expression d'un rejet catégorique d'une politique gouvernementale, dont la prestation a été maintes fois qualifiée de populiste et démagogique. Le choix porté sur les wilayas de Blida et Chlef, où le chef de l'Etat est attendu respectivement, aujourd'hui et demain, n'est pas fortuit. C'est d'abord deux régions touchées de plein fouet par le terrorisme, et qui ont retrouvé la paix. Ainsi, l'inspection des projets économiques dans les localités de ces deux wilayas est hautement symbolique. De Larbaâ, Meftah en passant par Sidi Moussa, un seul message sera délivré: Que l'Algérie est résolument engagée dans l'ère de la reconstruction et du développement. D'ailleurs, les bains de foule auxquels aura, sans doute droit le premier magistrat du pays, aussi bien dans la ville des Roses, qu'à Chlef, donneront la juste valeur de sa popularité. Une popularité, qui d'ailleurs est restée intacte, depuis les «tests» on ne peut plus réussis, du référendum sur la réconciliation nationale et du plébiscite d'avril 2004. Artisan de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, Abdelaziz Bouteflika compte aller jusqu'au bout de sa démarche. La paix, «oui», mais l'abdication de l'Etat face au chantage terroriste, «jamais», martèle à chaque occasion le chef de l'Etat. Il convient aussi de mentionner un élément fondamental. La visite du chef de M.Bouteflika à Blida, qui a défrayé la chronique à travers l'affaire Bouricha, dénote aussi la volonté de l'Etat à mener une lutte sans merci contre toutes formes de corruption et autres malversations. Le périple du président ne s'arrêtera pas dans les deux wilayas martyres, puisqu'il est attendu, début juin, dans la wilaya d'Oran.