Pas de banderoles sur toutes les grandes avenues, sinon celles souhaitant la bienvenue aux hôtes de Tamanrasset, les multiples soutiens du président Bouteflika ont usé de mégaphones pour l'appeler à se représenter à la présidentielle de 2009 pour briguer un troisième mandat. Venu pour la troisième fois dans la capitale du Grand-Sud algérien pour une visite de travail et d'inspection, pour reprendre l'intitulé exact de l'objet de son déplacement, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a eu droit à un bain de foule on ne peut plus extraordinaire. Placé sous haute protection militaire et policière, le chef de l'Etat s'est permis un bain de foule sur un tronçon de près de 800 mètres, traversant ainsi le grand boulevard de Tamanrasset. Et si tout au long du trajet reliant l'aéroport d'Aguenar, il n'y a eu absolument aucune banderole consacrée aux slogans d'usage, sinon celles souhaitant la bienvenue aux hôtes de la capitale du Hoggar, il n'en demeure pas moins que les comités de soutien, les organisations de la société civile, les notables, les élus et les militants du parti dont il est président d'honneur, à savoir le Front de libération nationale (FLN), ont usé directement de mégaphones pour donner le mot d'ordre à la foule : “Yahya Bouteflika” (vive Bouteflika), “Ôuhda thalitha” (troisième mandat)" et “Djeïch, chaâb, maâk ya Bouteflika” (l'armée et le peuple avec toi Bouteflika). Des slogans criés haut et fort par la foule devant laquelle le chef de l'Etat a eu à prendre la température politique et à mesurer le degré de sa popularité. Loin s'en faut, M. Bouteflika s'est même permis de se rapprocher de la foule, de se permettre des “salamalecs” et d'échanger des poignées de mains en transgressant l'impressionnant cordon de sécurité déployé pour la circonstance. Un bain de foule improvisé, malgré l'impressionnant cordon de sécurité Bien plus, le Président a eu droit à un autre bain de foule improvisé par des centaines de personnes, notamment celles qui n'avaient pas la chance de prendre place très tôt dans le périmètre réservé à l'extraordinaire accueil populaire. En ayant ce qu'il voulait, parallèlement à la visite de travail et d'inspection qui l'a conduit dans cette grande région de l'Algérie profonde, M. Bouteflika s'est rendu au stade de la ville flambant neuve. Et là, un autre accueil, encore plus chaleureux, lui a été réservé par la population, dont des enfants et des femmes. Sillonnant cette infrastructure sportive, d'une capacité de près de 10 000 places, le président de la République a eu à entendre de plus près les mêmes slogans de soutien. Devant les tribunes noires de monde, M. Bouteflika s'est même permis des acrobaties avec des bambins qui effectuaient des exhibitions dans plusieurs disciplines sportives. Mieux, le chef de l'Etat s'est attardé avec de jeunes footballeurs avec qui il a eu des moments de plaisir. Une manière comme une autre d'apporter un démenti formel et cinglant à ceux qui colportaient de folles rumeurs sur son état de santé, d'une part et de leur démontrer qu'il jouit de toutes ses facultés physiques, d'autre part. Arrivé, hier à 10h 30 à l'aéroport Aguenar accompagné d'une douzaine de ministres, dont ceux de l'Intérieur, de l'Education nationale, des Transports, des Travaux publics, des Ressources humaines et de l'Habitat, M. Bouteflika a baptisé plusieurs infrastructures vitales pour la région, donné le coup d'envoi pour de mégaprojets comme le transfert de l'eau de In Salah vers Tamanrasset, la cour de justice et le stade de la ville. M. Bouteflika, qui a eu à entendre les explications des responsables locaux sur l'avancée des grands chantiers, a finalement sillonné près de 30 sites pour la seule ville de Tamanrasset. Un véritable “marathon présidentiel”. Aujourd'hui, le chef de l'Etat est attendu à In Salah où il devra également visiter près de 20 autres sites. Et si aucune déclaration n'a filtré durant le premier jour de son périple, M. Bouteflika a insisté sur deux facteurs majeurs : la qualité des travaux et le respect des délais. “Il y a les routes, les écoles, les hôpitaux, mais également l'eau ! C'est surtout autour du projet de transfert de l'eau autour duquel le développement va se greffer plus tard. J'insiste sur la qualité des réalisations et sur le respect des délais. Il faut aussi anticiper pour projeter à l'horizon 2020 et non se limiter aux besoins immédiats”, a-t-il déclaré. À l'issue de la visite présidentielle, aujourd'hui à In Salah, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, animera une conférence de presse. F. B.