La Kabylie, ayant très peu voté lors des législatives récentes, se prépare à aller à une autre élection, sans doute une élection plus importante, aux yeux des citoyens, que les législatives. Les locales, qui «touchent à la quotidienneté des citoyens», plus que des législatives qui concernent l'élection de gens, qui, après coup, ne sont plus en contact durant toute la durée de leur mandat avec leurs électeurs; ces locales vont certainement attirer plus d'électeurs. Aussi et pour essayer d'être prêts le jour J, les forces politiques en présence semblent commencer à sérieusement y penser dès maintenant. Le RCD, désormais première force de la région, va sans doute y aller et essayer de confirmer sa dernière victoire au dernier scrutin. Le FLN, qui a repris pied en Kabylie, depuis les locales de 2002, a réussi à asseoir sa présence avec les dernières législatives en raflant quatre sièges, ce qui est considérable pour un parti qui revient de loin en Kabylie; le RND a talonné son frère ennemi et se prépare, lui aussi, à confirmer ses résultats. La plus grosse question est celle relative au PT. Voilà un parti qui a vu ses meetings «ramasser» bien du monde et des gens venus d'eux-mêmes sans «convocation ni pression» et qui s'en est sorti avec aucun élu. A voir l'accueil que la région réserve, et à chacune de ses visites, à Louisa Hanoune, on reste perplexe devant un tel résultat. Certes, les autres partis, et ils sont nombreux à n'avoir raflé souvent que quelques dizaines de voix, la chose est entendue. La région vote, non pas pour les sigles, mais d'abord pour les hommes et les programmes qu'ils portent. La seule exception est le FNA qui, sans avoir des élus, s'est tout de même préparé et avec un travail colossal aux prochaines locales. Mis à part cette formation qui mouille la chemise, les autres, tous les autres donnent cette pénible impression d'avoir fait acte de présence. Pour les prochaines locales, il semble que tous les partis ayant déjà participé aux dernières législatives, vont s'aligner, mais en sus, il semble que le FFS, l'autre force qui compte dans la région, va lui aussi, selon des observateurs, entrer en lice. Certes, ses responsables disent qu'aucune décision n'est encore prise et que seul le conseil national en décidera, mais il est fort possible que ce parti entre en lice, car ses militants à la base affirment que «les locales concernent la gestion des cités et là, nous serons présents». En attendant, alors que les partis semblent préparer activement le prochain rendez-vous électoral, les électeurs disent que «les locales sont intéressantes, d'abord parce que cela regarde la gestion de la quotidienneté, et ensuite les candidats seront là et pourront éventuellement donner leur bilan». Comme ils soulignent que «c'est l'APC qui est responsable de l'eau, des routes, des écoles, etc. D'où l'importance des locales. Pour nous, le député légifère, et ce n'est pas ce qui a beaucoup d'importance aux yeux des citoyens qui attendent du concret que des lois». En conclusion, on peut citer cette déclaration d'un vieux monsieur rencontré en ville: «On dit que nous ne savons pas l'importance d'une élection, mais c'est justement là où ces analystes se trompent. C'est parce que l'on connaît l'importance d'une élection que l'abstention a été massive.» En attendant, les partis préparent fébrilement le rendez-vous.