L'objectif de la visite du chef de la diplomatie iranienne à Alger demeure indécis. C'est aujourd'hui que s'achève la visite du ministre des Affaires étrangères iranien, M.Manouchehr Mottaki, hôte de l'Algérie depuis vendredi dernier. Peu d'informations ont filtré des tête-à-tête qui ont eu lieu entre ce haut responsable iranien et les dirigeants algériens. A commencer par le président Bouteflika qui lui a accordé une audience hier, en fin d'après-midi. Aucun détail de l'entretien entre les deux parties n'a été rendu public. Le ministre des Affaires étrangères d'Iran a été reçu auparavant par le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkadem, et là encore l'on ignore tout des entretiens entre les deux hommes. Dès son arrivée à Alger, M.Manouchehr Mottaki a déclaré que «la situation géographique de l'Algérie et de l'Iran, dans deux régions importantes du monde, implique la nécessité de concertation entre les responsables des deux pays». Et de préciser, par la suite, qu'«eu égard au niveau très élevé de la diplomatie algérienne et compte tenu des développements survenus dans le monde, notamment dans la région du Moyen- Orient, il est de notre devoir de nous concerter avec nos frères algériens». Néanmoins, à aucun moment le chef de la diplomatie iranienne n'a énoncé explicitement l'objectif de sa visite à Alger. Lequel objectif qui demeure donc indécis et au sujet duquel l'opinion publique se pose d'ailleurs la question avec acuité. Certes, M.Manouchehr Mottaki a fait savoir que la séance de travail qui l'a regroupé avec son homologue algérien, Mohamed Bedjaoui, a été consacrée au volet politique régional et international, plus précisément aux derniers développements survenus au Proche-Orient. Il a été donc question de la situation en Irak, en Afghanistan, en Liban et en Palestine. Au sujet de la situation prévalant dans ces pays, M.Mottaki a mis l'accent sur la nécessité d'un renforcement des relations entre l'Algérie et l'Iran, et ce, eu égard à la convergence des points de vue entre l'Algérie et l'Iran par rapport à toutes ces questions. «Les deux parties ont décidé de poursuivre les échanges se rapportant au volet politique régional et international», a affirmé à ce sujet le chef de la diplomatie iranienne. Evoquant le volet économique, M.Mottaki a qualifié les relations dans ce domaine de «positives», appelant au renforcement de l'exploitation de toutes les potentialités existant dans les deux pays. Toujours est-il que le diplomate iranien n'a soufflé mot au sujet de la crise du nucléaire qui place son pays dans le collimateur des nations occidentales, en premier lieu les Etats-Unis. Il s'est tu, également, au sujet de l'éventuelle visite du président Ahmadinejad à Alger, prévue pour janvier dernier avant d'être annulé à la dernière minute.