L'annulation de l'escale du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Alger, le 16 janvier dernier, a alimenté les débats les plus passionnés. Le ministre iranien des Affaires étrangères, M.Manouchehr Mottaki, est arrivé, hier après-midi à Alger, pour une visite de deux jours. Le chef de la diplomatie iranienne a été accueilli à l'aéroport international Houari-Boumediene par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M.Mohammed Bedjaoui. C'est la deuxième visite de M.Mottaki en moins d'une année. Le 14 août 2006, M.Mottaki, alors envoyé spécial du président iranien Ahmadinejad, avait remis un message au nom de ce dernier au chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika. C'était au moment où la crise du nucléaire iranien avait atteint son summum. Il était même question d'une médiation entre l'Iran et la communauté internationale, notamment les Etats-Unis. Téhéran avait même souhaité que l'Algérie accepte cette médiation. Reçu par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, à qui il avait remis le message destiné au chef de l'Etat, M.Mottaki a indiqué que sa visite à Alger sera l'occasion d'«évoquer la situation au Liban suite à l'agression de l'entité sioniste contre ce dernier.» Cette fois, c'est pratiquement au moment où ce pays est au bord de l'implosion, en raison des affrontements entre l'armée libanaise et le groupe extrémiste Fatah El-Islam. C'est, aussi, au moment où l'affaire Hariri refait surface que le ministre iranien s'est rendu, avant-hier en Syrie et fait une escale à Alger. Il est à se demander si la visite du président iranien, maintes fois renvoyée aux calendes grecques, figure au menu de cette visite. Tout porte à le croire, du moment où la durée du séjour conforte une telle hypothèse. Il convient de rappeler que l'annulation, sans la moindre explication convaincante de l'escale du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à Alger, le 16 janvier dernier, a alimenté les débats les plus passionnés. Des débats qui avaient donné lieu à des lectures des plus pessimistes. L'incertitude s'installe au point que certaines sources affirment que la visite est carrément compromise Annoncée pour le 25 février, la visite officielle de Mahmoud Ahmadinejad semble être compromise. On affirmait que la présidence algérienne n'aurait pas encore donné son accord à la date proposée par les Iraniens, à savoir la fin du mois de février dernier. Il convient de rappeler que l'agence officielle iranienne d'information, Irna, qui a révélé l'information de la visite, en février, du président iranien, a publié un extrait de la lettre envoyée par ce dernier à son homologue algérien, M.Abdelaziz Bouteflika, dans laquelle il lui exprime clairement son souhait de se rendre à Alger. «J'espère avoir l'honneur de visiter votre pays, le mois prochain, afin d'approfondir le dialogue entre les deux pays respectifs dans le but de renforcer les relations bilatérales et d'accroître le partenariat dans les questions d'intérêt commun», lit-on dans ce document.