Cette visite confirme le partenariat d'exception entre les deux capitales. Serait-ce le retour au beau fixe entre Alger et Washington? Après le «nuage» du mois d'avril dernier, l'éclaircie semble de nouveau s'installer? La convocation du chargé d'affaires de l'ambassade des Etats-Unis à Alger par le ministère des Affaires étrangères, pour s'expliquer sur le communiqué qu'elle avait mis en ligne, mettant en garde contre des attentats en plein coeur d'Alger, n'est désormais qu'un fâcheux épisode. Les choses seraient rentrées dans l'ordre. La visite de hauts responsables américains à Alger ces derniers jours et la rencontre des présidents américain et algérien au sommet du G8, confirment ce partenariat d'exception entre les deux capitales. La signature, samedi, de l'accord de coopération nucléaire entre les deux pays est hautement symbolique. C'est un gage de confiance entre deux nations résolument engagées dans la lutte antiterroriste. Un processus qui est en passe de devenir une règle de conduite de la communauté internationale. D'autant plus que les Etats-Unis qui ont vérifié un certain 11 septembre 2001 les thèses algériennes, sur le caractère transnational du terrorisme, vouent à notre pays du respect et l'assurent de leur confiance. Fidèle à ses principes, et tout en ne cédant pas d'un iota sur sa souveraineté, l'Algérie demeure le partenaire privilégié des Etats-Unis. En sus de la coopération dans le domaine de l'énergie, Alger et Washington travaillent de concert dans le cadre de la lutte antiterroriste. En effet, après l'annonce au mois de février dernier par le président G.W.Bush de la création d'un commandement du Pentagone pour l'Afrique (Africom), les choses semblent se précipiter. Les Américains qui mènent une guerre sans merci contre Al Qaîda, veulent à tout prix «mailler» les régions où leurs intérêts pourraient être menacés. Ils comptent implanter l'Africom avant 2008. Même si ses tentatives de convaincre leurs partenaires africains n'est pas une sinécure. C'est dans ce cadre que s'inscrit la visite d'une importante délégation du Pentagone en Algérie, conduite par M.Ryan Henry, sous-secrétaire adjoint principal à la Défense chargé des affaires politiques. La délégation a été reçue hier par le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci. Etaient présents à cette audience, du côté algérien, MM.Abdelamalek Guenaïzia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, et du côté américain, Mme Teresa Whelan, sous-secrétaire adjoint à la Défense et M.Robert Ford, ambassadeur des Etats-Unis à Alger. Une audience au cours de laquelle la partie américaine a fait une présentation du projet de création d'un commandement militaire américain en Afrique et a fourni un certain nombre d'informations sur les missions envisagées pour un tel commandement ainsi que sur les conditions générales de son fonctionnement. Il convient de rappeler que l'Algérie a, jusqu'à présent, été ferme sur ce dossier. Pas question d'abriter le siège d'un quelconque commandement américain, ni même de tolérer des bases militaires. Un point sur lequel les deux pays sont sur la même longueur d'onde. «Nous n'avons jamais demandé d'installer des bases militaires en Algérie», avait déclaré M.Robert Ford, ambassadeur des Etats-Unis à Alger, lors de son passage à L'Expression. Par ailleurs, tout en excluant l'Algérie de son projet du Grand Moyen-Orient, Washington s'intéresse, toutefois, à la question des droits de l'homme. La visite de la sous-secrétaire adjointe des Etats-Unis pour la démocratie et les droits de l'homme, Mme Erica Barks-Ruggles a été une opportunité pour échanger des points de vue avec les responsables algériens. Reçue par le président de la commission pour la promotion et la protection des droits de l'homme, Me Farouk Ksentini, la responsable américaine s'est informé de l'état des droits de l'homme en Algérie. D'autres questions ayant trait aux possibilités de coopération et de partenariat entre les USA et l'Algérie ont été également évoquées, indique encore le communiqué de la Cncppdh. Me Farouk Ksentini a eu au cours de son entretien avec Mme Barks Ruggles, à débattre des questions relatives à la participation des jeunes aux consultations populaires et de la place des jeunes et de la femme au sein du mouvement partisan et associatif. Cette multiplication de rencontres avec des responsables américains sur de nombreux dossiers de l'heure dénote la densité des relations entre Alger et Washington, dans une conjoncture marquée par l'incertitude des enjeux géostratégiques.