La signature des traités et conventions internationales et l'ouverture des sites nucléaires à l'Aiea ont tranquillisé la communauté internationale. M.Sucher Clayton, l'un des négociateurs de l'accord de coopération nucléaire entre l'Algérie et les USA, vient de lancer un véritable pavé dans la mare. Selon lui, les Israéliens ont fourni de «fausses informations» sur le programme nucléaire algérien au département d'Etat américain. L'objectif étant de «semer le doute sur le caractère civil de ce programme», et d'avorter toute tentative venant de la part des Occidentaux de développer la coopération dans ce domaine avec notre pays. Cette déclaration faite, samedi soir, sur le plateau de la chaîne Al Jazeera, vient confirmer l'implication d'Israël dans les allégations rapportées et répercutées par la presse occidentale autour du programme nucléaire algérien. La dernière en date était signée par le journal britannique The Sunday Times, qui, citant des sources proches de l'Aiea a accusé l'Algérie avec cinq autres pays arabes de vouloir développer la bombe atomique. La presse américaine n'a pas échappé à ce vent de polémique provenant de Tel-Aviv. Dans la revue The National Review, Henry Sokolski, qui a publié un ouvrage intitulé America's Campaign Against Strategic Weapons Proliferation (La campagne américaine contre la prolifération des armes stratégiques), a plaidé pour «la nécessité» de stopper les programmes nucléaires de la Corée du Nord, de l'Iran, de la Syrie, du Pakistan, de l'Arabie Saoudite et de l'Algérie, parce qu'ils constituent un danger pour l'humanité. L'Algérie, selon un autre organe de presse américain, a tenté, avec l'Irak «de fabriquer une bombe atomique islamique». En effet, depuis le déclenchement de la première guerre du Golfe, notre pays est dans l'oeil du cyclone. Son parti pris avec le régime de Saddam Hussein, à l'époque, l'a classé dans «la liste noire» des Israéliens. L'Algérie a, de tout temps, nié ces spéculations. Sur le terrain, cela s'est traduit par l'ouverture de deux réacteurs nucléaires expérimentaux (3 et 15 mégawatts). Nour, installé à Draria (Alger) et le second, Essalem à Birine, aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). M. Sucher Clayton, qui a soulevé que l'Algérie, «entretient de bonnes relations avec l'Aiea», a ajouté que notre pays «a signé tous les traités et conventions internationales contre la prolifération de la bombe atomique». Ces démarches ont servi à tranquilliser l'Occident sur la nature du programme algérien. Par ailleurs, l'expert américain a estimé que l'accord signé samedi entre l'Algérie et les Etats-Unis «n'a rien d'exceptionnel». «Il constitue, atteste-t-il, une nouvelle étape dans la coopération bilatérale centrée jusqu'ici autour de l'économie, l'énergie et la recherche scientifique.» Les Américains n'ont aucunement l'intention de faire barrage à l'influence iranienne dans la région, a répondu M.Sucher Clayton à une question autour de l'offre d'Ahmadinejad sur le développement de la coopération algéro-iranienne dans le domaine énergétique. L'occasion pour l'invité d'Al Jazeera de faire la distinction entre les deux programmes. «L'Algérie s'échine à développer un programme pacifique contrairement à l'Iran qui ne cesse de défier la communauté internationale», a-t-il précisé. Notons qu'un avant-projet de loi sur le nucléaire sera soumis au conseil de gouvernement, prochainement. Ce texte prévoit la création d'une «Agence de sûreté et de sécurité nucléaires».Une structure «qui traduit la volonté de l'Algérie de jouer cartes sur table et de démontrer, par là même, qu'elle n'a rien à cacher dans ce domaine», selon M.Chakib Khelil, premier responsable du secteur. L'Algérie développe, actuellement, dans le cadre de l'utilisation pacifique de cette énergie des programmes de recherche dans les secteurs de l'eau, de l'agriculture, de la santé et du dessalement d'eau de mer.