Le mot d'ordre de grève lancé par les avocats au niveau national a été suivi à 100% à Béjaïa. «Aucun avocat n'a plaidé» affirmait, hier, Me Mohamed Benouaret qui précise que «les 1100 avocats que compte le bâtonnât de Sétif dont dépend la wilaya de Béjaïa, ont tous boycotté les audiences». Mais cela n'a pas empêché certaines juridictions de trancher dans des affaires programmées. «C'est inacceptable dans un état de droit» juge Me Benouaret qui reconnaît, toutefois, «la souveraineté au juge de trancher», expliquant, par ailleurs, qu' «au niveau de la juridiction civile, la présence d'un avocat n'est pas obligatoire». L'ex-vice- bâtonnier de Sétif et actuellement délégué chargé de la formations a fait état de demandes de renvoi faites par certains justiciables. Une demande que «certaines juridictions ont passé outre» et que «d'autres ont accepté». Abordant les raisons de ce mouvement de protestation, le vice-prédisent de la Ladh, relèvera, entre autres causes, «la circulaire ministérielle limitant le nombre de renvois en pénal et en civil à respectivement 3 et 5 fois» jugeant que «c'est une atteinte aux droits de la défense». «Les conditions pénibles d'exercice de la profession, le refus d'accorder le tour de faveur, notamment au niveau de la cour de Béjaïa et les poursuites pénales engagées contre un avocat de M'Sila», jugées «illégales» sont d'autres raisons qui ont été soulignées par Me Benouaret pour expliquer le pourquoi du mouvement de grève d'hier qui a connu selon lui, «un franc succès» A noter qu'à Béjaïa, les hommes en robe noir ont fait montre d'une solidarité sans faille lors des événements du Printemps noir 2001 lorsqu'ils ont organisé une marche de protestation arpentant les ruelles de Béjaïa puis en se constituant bénévolement au profit des détenus du mouvement citoyen. Hier, les juridictions de la wilaya de Béjaïa ont fonctionné au ralenti du fait de la grève nationale des avocats. Des mécontentements ont été signalés dans certaines juridictions où des affaires ont été tranchées, privant ainsi le justiciable d'une défense nécessaire pour un procès équitable, soutenait, hier, un citoyen qui aurait aimé voir toutes les affaires renvoyées afin de protéger le citoyen..