Ce regain de violence a été déclenché suite à une altercation entre un policier et un vendeur à la sauvette. La ville des Genêts a vécu hier sa troisième journée consécutive d'échauffourées. Il était environ 14 heures, lorsqu'un groupe de jeunes a assailli le groupement de gendarmerie par des jets de pierres. Les gendarmes ont riposté par des tirs de bombes lacrymogènes. S'en est suivi ensuite un mouvement de panique générale. Les gens couraient dans tous les sens. Les commerçants ont baissé rideau et les hostilités ont commencé. Aux jets de pierres des manifestants, les gendarmes ripostent par des tirs de bombes lacrymogènes et des frondes. Les rangs des manifestants grossissent au fur et à mesure et les affrontements deviennent très violents. Ils procèdent alors à la destruction des urnes dérobées à l'APC, histoire de signifier que le vote serait renvoyé aux calendes grecques. Des pneus brûlent un peu partout et les rues avoisinant le groupement de gendarmerie étaient jonchées de débris de toutes sortes. Des échanges de grossièretés et les affrontements gagnent en intensité. Un jeune manifestant arrêté subi l'ire des gendarmes qui le rouent de coups. Des renforts arrivèrent en force et la colère des manifestants s'exacerbe. Des blessés légers ont été signalés de part et d'autre. Au moment où nous mettons sous presse, les affrontements continuent, mais moins intenses. Rappelons que ce regain de violence depuis 3 jours à Tizi Ouzou a été déclenché suite à une altercation entre un policier et un vendeur à la sauvette. Les réactions des différents acteurs du mouvement citoyen au discours de Bouteflika jugé en deçà des attentes n'augurent rien de bon. La nuit s'annonce chaude et rien n'indique pour l'instant l'arrêt de cette spirale infernale. Les cioyens de la ville des Genêts quoique lassés de ces scènes apocalyptiques ne comprennent pas la fuite en avant de nos gouvernants. Les jours à venir risquent d'être infernaux et les émeutes peuvent reprendre un peu partout en Kabylie à n'importe quel instant. C'est dire le mécontentement quasi général qui règne actuellement dans la région. Réagissant à chaud au discours du Président, un citoyen apparemment abasourdi a eu cette réplique: «Maintenant, je suis certain qu'il n'y aura pas de vote en Kabylie».