Le président de l'APN privilégie la concertation entre toutes les parties, dans la transparence. «Nous envisageons, en coordination avec le gouvernement, de faire de telle sorte que le député puisse suivre ce qui se passe dans sa circonscription sans qu'il y ait confusion dans les prérogatives», a indiqué le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, hier à la Radio Chaîne I dans l'émission Tahaoulate. Le président de la troisième institution de l'Etat suppose nécessaire l'amendement de la loi portant statut de député qui l'empêche d'être à l'écoute des préoccupations des citoyens. Il estime que cette anomalie est à l'origine du faible engouement des électeurs pour les dernières législatives. «L'absence d'activité sur le terrain a eu un effet négatif sur l'image du député», relève-t-il. Il est vrai qu'il a un mandat national mais ses électeurs ont besoin d'une courroie de transmission avec les autorités. Pour le moment, cette tâche s'accomplit par le biais des questions orales, dont «les préoccupations locales représentent 55% du volume». Néanmoins, les partis ont un rôle à jouer sur ce plan. Il pousse son raisonnement plus loin en dénonçant cette manie de présenter des candidats tous les cinq ans pour ensuite disparaître dans la nature. Mais cette objection ne remet pas en cause la composante pluraliste de l'APN. Au contraire, il trouve enrichissante la «mosaïque» -il n'aime pas le mot- de députés d'appartenance partisane qui «ressemblent plutôt à des indépendants». Ziari considère que «le député n'est pas un fonctionnaire»; n'est donc pas astreint à une présence obligatoire, car «tout le travail se fait dans les commissions». La désertion de l'hémicycle est préoccupant mais...Sur le plan des initiatives, c'est au gouvernement de fixer les priorités. Pour l'instant, le bureau de l'APN n'a rien reçu, précise-t-il. Il suppose que la loi de finances complémentaire sera soumise la semaine prochaine au Parlement. Son étude prendra 7 jours. Elle sera ensuite débattue en plénière. Il ne sait pas si l'amendement de la Constitution figure parmi les priorités. Ziari réfute le qualificatif de «chambre d'enregistrement». Les projets de lois qui ont fait l'objet d'ordonnances concernent les codes de la famille, de nationalité, etc. qui ont connu un vaste débat dans la société. Parmi les projets attendus, il cite les codes communal et de wilaya, les lois relatives à l'éducation, les finances, la justice, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle, etc. Sur la configuration de l'actuelle Assemblée, Ziari ne voit aucun changement par rapport à la précédente. «Il est vrai que le FLN n'a pas obtenu la majorité, mais les partis de l'Alliance sont là pour faciliter l'action du gouvernement; d'ailleurs dans tous les pays du monde le pouvoir cherche la majorité qui lui garantit la stabilité». La déclaration du patrimoine a été abordée. «Le député doit faire sa déclaration au début et à la fin de son mandat», rappelle-t-il. Est-ce que cela a été fait? s'interroge-t-il. Il faut y penser, semble-t-il suggérer. Il est, également, question du bilan annuel des dépenses de l'institution qui doit être présenté aux députés. Ziari n'a pas raté l'occasion de fustiger certains journalistes qui commettent des articles qu'il n'apprécie pas mais «qui n'ont pas assez d'informations sur l'APN». Il se veut serein. Il n'est qu'au tout début de son mandat. Il milite pour plus «de crédibilité, de transparence et de concertation», dans l'institution qu'il préside.