Les pourparlers maroco-sahraouis s'annoncent ardus et tout dépendra de la volonté des parties, notamment du Royaume chérifien à mettre de côté ses manoeuvres de diversion. Serait-ce le début de la fin du conflit du Sahara occidental? Trente deux années de souffrance, de déni de liberté, de violation des droits humains et de répression des populations des territoires occupés. Ce qui n'a pas manqué d'influer négativement sur l'UMA et les relations entre les peuples de la région. Les négociations qui s'ouvrent demain à Manhasset, près de New York seront-elles porteuses de paix? Une chose est sûre, ce premier round décisif pour la suite des pourparlers. La bonne foi et la détermination des uns et des autres seront mises à l'épreuve. Tout dépendra de la volonté des parties, notamment du Royaume chérifien à mettre de côté ses manoeuvres de diversion. Ce dernier qui, des années durant, a passé outre les résolutions de l'ONU consacrant le doit du peuple sahraoui à l'autodétermination, doit plus que jamais se plier à la légalité internationale. La dernière en date est la résolution 1754 adoptée par le Conseil de sécurité le 30 avril dernier. Côté sahraoui, on s'en tient à la légalité. Les déclarations des hauts responsables de la Rasd abondent dans le même sens. Pas de solution en dehors du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. D'ailleurs, le président de la Rasd, Mohamed Abdelaziz, est allé loin, en affirmant, vendredi dernier, sur Al Jazeera qu'il était prêt à accepter tout choix du peuple sahraoui, y compris la proposition marocaine, dans le cadre d'un référendum libre et démocratique, sous l'égide de l'ONU. Il ne manquera, cependant pas, de préciser que la proposition marocaine devait être présentée en même temps que «les autres propositions, y compris celle de l'indépendance nationale ou du rattachement au Royaume marocain». Par ailleurs, dans un entretien accordé à l'Afp, le chef de la délégation marocaine parle de «moment historique et une chance pour la paix.». L'ensemble des parties, le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie, sont donc invités à apporter chacune sa contribution au règlement du conflit. Même si pour l'Algérie, il s'agit plus de jouer le rôle de médiateur dans le cadre du respect de la légalité internationale. Fait encourageant, à quelques heures de l'ouverture de la rencontre de Manhasset: les deux principales parties en conflit se disent animées d'une bonne volonté. Des deux côtés l'on s'affaire à apporter les dernières retouches à ces négociations tant attendues. Outre les positions de principe des uns et des autres, on sait déjà que les délégations sahraouie et marocaine seront respectivement dirigées par le président du Parlement sahraoui, Mahfoud Ali Biba et le ministre marocain de l'Intérieur, Chafik Benmoussa. Côté algérien, on évoque le nom de M.Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, très au fait du dossier sahraoui. Il convient de rappeler que la dernière déclaration du président algérien relative au dossier du Sahara qui, selon ses termes «empêchait l'édification d'un Maghreb uni» n'a pas été appréciée par Rabat. «Le problème du Sahara occidental représente un facteur de blocage du processus de l'édification du Maghreb qui conditionne l'avenir de toute notre région», a déclaré le chef de l'Etat, lors d'un toast, en l'honneur du président nicaraguayen Daniel Ortega. Avant d'ajouter: «Il devient de plus en plus certain que cet ensemble (l'UMA) ne saurait être réalisé au détriment du peuple sahraoui et de ses droits légitimes et inaliénables», a-t-il souligné. Le président n'a fait que réitérer une position de principe qui constitue l'un des fondements de la diplomatie algérienne. L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Peter Van Walsum, va donc accueillir une rencontre de deux jours dans la banlieue de New York, pour donner le maximum d'intimité à ces discussions très sensibles entre les parties en conflit.