Le directeur du comité d'organisation de ces joutes estime que l'Algérie saura répondre à l'attente de ses milliers d'hôtes. L'Expression:A moins de trois semaines du début des Jeux africains, peut-on dire que tout est prêt pour faire de ce rendez-vous, une réussite sur le plan organisationnel? D.Yefsah: Ce sera le cas, je peux vous le certifier. L'Algérie saura répondre aux attentes de ses milliers d'hôtes. Je ne dis pas que nous sommes prêts à 100%. Vous savez dans tous les rendez-vous sportifs de cette envergure, personne ne vous dira que tout est O.K. pour le jour J. D'ailleurs, à chaque fois, il y a des lenteurs dans le démarrage dûes à quelques imperfections mais très vite surmontées. C'est ce que nous ferons. Une fois bien rôdée, notre machine avancera à un rythme régulier sans anicroche. Depuis l'installation du COJA quelles ont été les grosses difficultés auxquelles il a été confronté? Très certainement, le retard mis dans l'installation des commissions. Le COJA exerçait sa mission depuis déjà de longs mois et cette activité a contribué à réduire ce retard, sinon on se serait retrouvés avec un tel handicap impossible à rattraper. Ce retard d'installation a occasionné un glissement de tout le calendrier qui avait été élaboré au début. J'ajoute qu'un autre retard est intervenu, à savoir celui de la mise en place des crédits, mais cela est dû à un problème de procédure. On a eu la très bonne idée de créer un fonds spécial pour soutenir l'action du COJA, mais il y a eu un chevauchement entre le texte portant création de ce fonds et celui du COJA. Cela a induit une situation de blocage et les crédits ont mis du temps pour être disponibles. Par ailleurs, il y a cette période d'essoufflement à laquelle est parvenu le CSSA (Conseil supérieur du sport en Afrique, Ndlr). D'ailleurs, 40 pays ont un retard de paiement de leurs cotisations. Une telle situation a anesthésié le Conseil dont le calendrier des rencontres s'est énormément allégé. On ne se voyait que très rarement. Comme nous basions notre stratégie de communication sur de tels événements, nous nous sommes retrouvés avec un autre retard sur ce plan. Il nous a fallu activer d'autres leviers pour porter notre message par le biais de nos ambassades dans le continent et je ne remercierai jamais assez, pour cela, notre ministère des Affaires étrangères. Nous avons aussi touché les ambassades des pays africains en Algérie de même que l'ACNOA (Association des comités olympiques africains, Ndlr). Fort heureusement, le secrétariat général du CSSA est devenu plus actif ces derniers temps et son aide a été précieuse en ce domaine. Enfin, il y a le site web de notre organisation qui nous a servi à atteindre pas mal de gens. A combien estimez-vous le nombre de pays présents à Alger? Pour les sensibiliser, nous avons pratiquement fait du porte-à-porte. Notre approche de proximité a été des plus suivies. A l'heure actuelle, 51 pays ont fait savoir qu'ils prendront part aux jeux. Il s'agit-là d'un record. Seul l'Erythrée n'a pas fait mention d'une participation. Sur ces 51 pays, 37 ont retiré leurs accréditations et 32 ont fait leurs accréditations nominatives. Cela fait beaucoup de monde à attendre. Selon nos estimations, ces 51 pays pourraient déléguer 9 300 participants, Algériens y compris. On table, cependant, sur 8000 sportifs et accompagnateurs tout en étant prêts à prendre en charge un quota de 10.000 personnes car il faut s'attendre à tout. En tout cas, le record d'Abuja de 2003, avec 6000 participants, sera battu. J'ajoute que nous attendons 600 juges, arbitres et délégués des Confédérations sportives africaines ainsi que 300 VIP. Dans le domaine de la communication, 1000 journalistes algériens ont retiré leur demande d'accréditation. 250 autres journalistes de 21 pays en ont fait de même, l'Afrique du sud ayant à elle seule délégué 56 journalistes. Nous avons appris que quelques pays ont fait une demande auprès du nôtre pour un éventuel soutien. Quelques pays, en effet, nous ont sollicité en ce sens. Il sont quatre ou cinq. Leurs délégations seront prises en charge en Algérie. Parmi les difficultés rencontrées par le COJA, vous n'avez pas parlé du village olympique qui avait soulevé pas mal de questions. Vous avez raison, ce fut un épineux problème que nous avons finalement pu résoudre. Il nous a été impossible de trouver un seul site capable d'héberger autant de monde, en même temps. Nous avions longtemps prospecté et dans un premier temps, nous avions porté notre intérêt sur un nouveau village du côté de Chéraga dans le domaine des Grands-Vents. Mais ce sont des tours, sur plusieurs étages, qui y étaient prévues. Cela ne pouvait convenir pour un site appelé à héberger des milliers d'athlètes et leurs accompagnateurs. En dernier ressort, nous avons dû nous tourner vers les résidences universitaires. 100 milliards de centimes ont été débloqués pour la rénovation de celles qui existaient. En plus de cela, nous bénéficierons de celles qui viennent d'être construites, à savoir celle de Ouled Fayet, d'une capacité de 3072 lits, celle de Soumaâ avec 2000 lits et celle de Boumerdès avec 1600 lits. Pour ce qui est de la restaurationw, nous avons recruté un personnel hautement qualifié qui a suivi des stages de perfectionnement dans les écoles d'hôtellerie de Tizi Ouzou et de Tlemcen. Les repas, quant à eux, seront préparés selon les recommandations de diététiciens et de spécialistes de la commission médicale. Cet éparpillement des sites d'hébergement ne risque-t-il pas de créer des problèmes dans la coordination des transports? Je ne pense pas que nous en rencontrerons. Les délégations seront regroupées par pays dans les villages sauf pour Blida ou Boumerdès où les athlètes regroupés n'auront que des compétitions dans ces deux villes. Je ne parle pas des équipes de football qui seront en déplacement un peu partout. En tout cas, la commission de transports veille à ce que tout se déroule le plus normalement du monde. En outre, nous sommes en train de réfléchir sur un couloir de sécurité sur les routes qui ne serait ouvert qu'aux véhicules réquisitionnés pour les jeux, ceci dans le but d'éviter au maximum, les bouchons dans certains endroits. Concernant l'équipement sportif, a-t-il été commandé en concertation avec les Fédérations sportives? Il existe un texte réglementaire qui nous permet de réaliser des marché de gré à gré après consultation. Il y a, en plus, un cahier des charges auquel nous nous somme soumis. Tout a été fait dans la transparence et le plus régulièrement du monde, à savoir qu'il y a toujours eu avis d'appel d'offres sur 10 jours parus dans la presse nationale. Parfois, nous avons eu à prolonger les délais et l'ouverture de plis a été soumise à publicité. Tout s'est fait devant les représentants de la presse et ceux des Fédérations sportives. Les équipements commandés l'ont été sur demande de ces Fédérations qui nous ont, elles même, fait savoir vers quelle marque il fallait se tourner alors que normalement cela est interdit parce qu'on n'a pas le droit d'orienter. Comment voulez-vous faire lorsqu'une Fédération comme celle de boxe vous dit de lui commander des gants de marque Verceron puis une fois ceux-ci commandés, on vient vous dire que la Fédération internationale a changé de fournisseur et nous demande maintenant de nous orienter sur une autre marque? Au judo, pareil, tout est prêt et commandé et maintenant j'apprends que la Fédération internationale exige un tapis rouge et un autre bleu. On a appris que le tir a finalement trouvé un point de chute. C'est vrai. Comme vous le savez, le site de Baïnem a été dévié de sa vocation. La Fédération aux armes de tir sportif avait dû se tourner vers le stand de l'Ecole de police du Hamiz lors des Jeux arabes de 2004, mais pour les Jeux africains, il fallait, à tout prix, prospecter. Ce n'est que dernièrement que nous avons trouvé une assiette au Chenoua dans la wilaya de Tipasa. En ce moment, le chantier est en place, mais je ne vous cache pas qu'il y a du retard. Cependant, d'ici à l'ouverture des jeux, il sera opérationnel. Pourquoi avoir transféré l'athlétisme du Sato au stade du 5-Juillet? Ce sont les recommandations de la Fédération internationale. Dans l'un des virages de la piste du Sato, le vent souffle très fort et des records pouvaient ne pas être homologués. Par ailleurs, des experts ont mesuré la piste et ont remarqué quelques imperfections de distances. Et puis, pour l'IAAF, l'athlétisme, discipline reine des jeux, ne peut mériter qu'un stade comme celui du 5-Juillet. Le stade olympique sera, donc, ouvert pour l'athlétisme, pour les deux cérémonies d'ouverture et de clôture et peut être pour la finale du tournoi de football. Vous deviez ériger un grand chapiteau pour en faire un centre de presse. Cette idée a été abandonnée car elle coûte très cher. Nous avons donc opté pour un centre de presse au niveau du stade du 5-Juillet en ce sens, que celui qui existe va être agrandi et modernisé. Ce sera un centre durable et qui servira après les Jeux. Par ailleurs, il y aura le CIP (Centre international de presse, Ndlr) qui se trouve au Théâtre de verdure, à côté de l'hôtel El Aurassi. Comment se fera le contrôle anti-dopage? Avant de vous répondre, il faut signaler qu'à l'occasion des jeux, nous allons réceptionner le nouveau Centre de médecine sportive situé au niveau de la porte d'entrée de la Cité olympique. Pour ce qui est du contrôle anti-dopage, il se fera dans le centre de Tunis avec lequel nous avons signé une convention le 17 avril dernier. Ce contrôle sera effectué selon les recommandations de l'AMA (Agence mondiale anti-dopage) qui délèguera chez nous six de ses observateurs. Ceux-ci auront une double mission, une préventive et l'autre de contrôle. D'autre part, des stations de contrôle seront aménagées au niveau de chaque site sportif.